mardi 9 avril 2024

vendredi 29 mars 2024

La presse, le monde, ses habitants...

 

Lire la presse et y découvrir, exception, un article où les déclarations des politiques ou des humanitaires ne sont pas qu’empoisonnements, par exemple ce billet de Jean Quatremer dans Libération il y a deux jours.

Mais il fait plutôt office d’exception qui confirme la règle que signe que l’information peut montrer un éventail.

Que peut un tel billet contre un éditorial du Monde (le Monde ou l’immonde ?) où on peut lire que Tsahal a repris ses manoeuvres dans l’hôpital Shifa, d’où émane une presque directe condamnation : « Ils recommencent à s’attaquer aux hôpitaux ! » dit-on à peu près automatiquement dans les chaumières.

Pourquoi ne serait-il pas écrit pour décrire le même item : « Tsahal contraint à ré-intervenir dans Shifa où le hamas a aussitôt réinstallé tout son artifice guerrier (munitions, bureaux, combattants dissimulés parmi les malades et les salles de soins voire d’opération » ? Et pourquoi les chiffres abracadabrants du nombre de terroristes trouvés (éliminés + arrêtés), de la quantité d’armes trouvées ne sont-ils pas repris et publiés ?

Que peut un billet de Libé, petit (même si un peu grand) journal français face à la déclaration de la soi -disant impartiale déléguée de l’ONU aux affaires palestiniennes (dont les accointances palestiniennes ne sont que secret de polichinelle) selon laquelle « de nombreux éléments attestent d’action génocidaire de la part d’Israël à Gaza ?

C’est l’édito du Monde qui se termine sur le fait (marginal probablement) que les palestiniens seraient aujourd ‘hui 6,5 millions. Alors qu’ils étaient 500 000 il y a 75 ans ! Comme génocide, on a déjà fait mieux !

Mais le citoyen lambda, plus abondamment abreuvé d’éditos et de déclarations internationales, plus facilement sensibilisé par les photos d’enfants en guenilles et en quête de pain que par la vague conscience (depuis longtemps effacée - à dessein ?) des massacres du 7 octobre, des bombardements innombrables, du déplacement massif de populations, de très nombreux morts et blessés parmi la population de soldats, soldates et réservistes, est bien plus facilement porté à condamner Israël, quand ce n’est pas à reprendre les slogans qui ne sont pas moins qu’appels à sa disparition.

La vague d’antisémitisme générée par cette guerre (la plus longue depuis la création de l’état) est sans précédent. Sans précédent si on la met en présence de cette situation d’un Israël non agresseur mais agressé.

Il n’est apparemment pas convaincant de rappeler qu’Israël n’a pas cherché cette guerre, qu’Israël n’occupe plus Gaza depuis 2005, que le « blocus » ne concerne que les armes (blocus d’ailleurs plus inefficace que toute passoire). Pour la propagande pro-palestinienne, soutenue par de grands noms intellectuels et politiques, le 7 octobre n’a été rien d’autre qu’un mouvement spontané de réaction populaire à l’oppression.

L’opinion qui croit ce mensonge oublie soigneusement de demander comment la population gazaouite est-elle encore affamée alors qu’un gouvernement assisté d’énormes fonds internationaux est aux commandes sur le territoire depuis près de vingt ans, comment n’est-elle pas protégée alors qu’ont été creusés plusieurs centaines de kilomètres de tunnels, plus quelques « détails » comme par exemple que c’est Israël qui a construit l’hôpital Shifa entre autres…

Ceci ne conduirait-il pas directement à conclure que c’est d’antisémitisme qu’il s’agit bel et bien ?

Comment comprendre autrement la singulière absence de condamnation générale du hamas de ce qu’est la situation de Gaza, situation de pauvreté, situation d’absence de protection des civils, situation de tirs sur pays souverains depuis écoles, agences UNRWA et hôpitaux ?

Comment supporter ce doigt accusateur contre un pays qui se bat pour retrouver 134 personnes ayant été kidnappées depuis leur maison, leur territoire souverain, ayant été depuis honteusement retenues prisonnières et vraisemblablement maltraitées quand ce n’est pas abusées sexuellement, quand ce n’est pas exécutées ?

Comment comprendre cet acharnement tellement sélectif, tellement incomparable au mode de couverture médiatique dont jouissent d’autres contextes mondiaux (résolutions à l’ONU, condamnations, plaintes à La Haye sont incomparablement plus nombreuses contre Israël que contre n’importe quel autre pays au monde. Combien de condamnations et de plaintes relatives aux tuttsis ? Relatives à la guerre en Syrie ? Relatives à l’invasion russe en Ukraine ? Relatives aux mesures turques contre les kurdes, et à Chypre, relatives aux emprisonnements en Chine et la liste d’exemples est interminable) ?

Comment comprendre le si mineur concert de critiques à l’égard du sort dévolu aux palestiniens depuis un siècle ? L’intérêt pour leur situation est réduit aux condamnations à l’encontre des implantations mais celles-ci sont-elles au centre de ce qui devrait être résolu ? 
Pourquoi devraient-ils être encore des réfugiés ? Pourquoi avec les sommes d’argent collectées, versées, la population de Gaza devrait-elle être restée si démunie, si vulnérable ? Qui pointe un quelconque doigt accusateur de cette situation à l’encontre de leurs dirigeants ? À l’encontre de l’UNRWA ? À l’encontre des pays arabes ?

Comment comprendre que ce concert accusateur contre Israël vient prendre toute la place et avoir complètement fait disparaître d’autres éléments tellement plus majeurs, plus frappants, comme par exemple combien Israël, ce pays né ex nihilo s’est non seulement développé en nombre mais aussi en qualité de vie ainsi qu’aux plans scientifique, médical, de percée technologique, moral, combien ce pays a fait renaître une des plus anciennes langues de l’humanité (quand j’étais enfant l’hébreu était classée parmi les langues mortes), combien l’étude de la Torah, du talmud, de l’ensemble des textes de la tradition y est intensive, prolifique, combien s’y réalise un mixage ethnique et culturel qui n’a son pareil nulle part ailleurs dans le monde ?

Enfin, comment semble encore et encore se reproduire l’inversion des faits ? L’armée israélienne porte le nom d’« armée de défense d’Israël » et elle est accusée au quotidien de ses agressions, même quand elles sont défensives le plus clairement comme par exemple dans la situation actuelle d’une guerre déclenchée par une invasion meurtrière depuis le territoire gazaoui. C’est Israël qui est soupçonnée à voix haute et répétitive d’action génocidaire alors que c’est cette attaque du 7 octobre qui l’était ouvertement, alors que la barbarie et la façon dont ses perpétrateurs s’en sont vantés étaient choquantes à tous points de vue, et alors que personne en Israël ne se vante de tels actes, c’est une supposée barbarie israélienne qui est sur le banc des accusés à la haute cour internationale de justice. Alors que les viols du 7 octobre ont pratiquement été relayés vers le monde entier par les coupables eux-mêmes et en direct, alors que les témoignages directs ont été entendus, il a fallu que des voix (y compris soi-disant féministes) expriment leurs doutes sur la véracité de ces faits, puis que soient colportés des bruits comme quoi les soldats israéliens auraient eux commis de telles actions…

Il y a autour de ce triste théâtre plusieurs catégories de protagonistes. Il y a les coupables, les victimes, les soldats, les autorités civiles et militaires nationales et internationales. Il y a aussi les médias, et il y a les prédicateurs, les engagés de diverses sortes.

Si les coupables le sont ou non, si les victimes le sont ou non c’est l’affaire de la justice. Les autorités doivent répondre de ceux qui leur sont subordonnés, mais il est clair que leurs intérêts sont menacés par de tels faits. Les médias et les engagés eux ne sont menacés par rien et cherchent à soutenir un camp et enfoncer l’autre.

Et on ne peut s’empêcher de s’interroger sur ce qu’avalise le monde entier depuis au moins 76 ans, c’est à dire depuis la création (votée à l’ONU) de l’état d’Israël : le monde qui a mis en place l’UNRWA, c’est à dire un organe qui a vocation de s’occuper des « réfugiés palestiniens », de père en fils, c’est à dire, en fait, jusqu’à ce qu’aura disparu l’état d’Israël, un organe dans les écoles duquel on enseigne une carte du monde dans laquelle le mot Israël n’apparaît pas, une histoire du monde dans laquelle la shoah n’est pas mentionnée, au contraire de la bravoure des combattants palestiniens tuant le soldat sioniste, ce monde est opposé à l’existence même d’un état juif.

Et les meilleurs représentants, les plus militants, de ce point de vue sont ceux que l’on appelle aujourd’hui islamo-gauchistes, et les plus militants de cette frange politique sont des juifs. Ces gens sont ceux qui ne voient aucun antisémitisme dans l’attaque du 7 octobre, ces gens sont ceux qui participent à la rectification de l’histoire encore avant que les canons ne se soient tus, ceux pour lesquels Israël est l’agresseur, Israël s’attaque aux écoles et aux hôpitaux, Israël affame la population de Gaza, Israël bombarde la population de Gaza, qui, la pauvre n’a nulle part où se protéger… quand les milliards qui ont été versés n’ont jamais eu d’autre utilisation que la préparation de la guerre afin de détruire l’état d’Israël, et quand ces milliards ont entre autres été investis dans la construction de kilomètres de souterrains.

Peut-être est-il temps que de tels articles cessent d’être des exceptions ? peut-être est-il temps que se fassent mieux entendre les voix de ceux qui pensent autrement la réalité et l’avenir ? Peut-être est-il temps que le rôle des médias (re)devienne un rôle d’information permettant l’ouverture des yeux du monde de ses lecteurs, auditeurs et spectateurs…

 

vendredi 22 mars 2024

En ces temps de fête de Pourim

 

Les appels répétés à l’arrêt de la violence sont autant ineptes que les accusations de génocide et d’apartheid proférées à l’encontre d’Israël.

Israël est aux prises avec un monstre qui appelle ouvertement non à son retrait de territoires conquis par la guerre, mais à sa disparition. Les manifestants qui reprennent le slogan « Palestine will be free from the river to the sea » soutiennent cette volonté antisémite, et celle-ci est bel et bien génocidaire.

Même si la question des territoires peut être centrale aux yeux des légalistes européens et américains, la seule légitime réponse à ces appels et à l’état d’esprit qu’ils entretiennent est la création de nouveaux lieux de vie israéliens sur tout le territoire.

Ces appels aveugles à la paix (aux relents de slogans hippies des années soixante) sont intolérables et impardonnables parce qu’ils sont exonération de la barbarie du hamas d’une part, et scotomisation de la double question des otages et de la population déplacée et visée sur le territoire souverain israélien d’autre part.

La guerre ne continue pas tant pour éliminer le hamas que pour ramener les captifs enlevés et retenus prisonniers dans des conditions insoutenables à la maison.

Ceux qui les ont enlevés, qui les maintiennent otages quelque soit leur sexe, leur âge, leur condition physique ou civile, et qui sont ceux qui ont créé un réseau de tunnels à seuls fins de combat, sans aucune intention de pouvoir un jour les utiliser pour protéger la population, sont ceux qui utilisent encore et encore hôpitaux et écoles à des fins militaires, sont ceux qui ont maintenu la population de Gaza en état de réfugiés affamés pendant un demi-siècle, tandis que la communauté internationale versait d’incommensurables sommes d’argent, et sont les seuls responsables de la destruction, de la faim et de la mortalité aujourd’hui à Gaza.

L’Europe et l’Amérique des bien-pensants n’auront pas d’audience en Israël tant que ce message n’aura pas été exprimé haut et fort et sans ambiguïté.

Cette absence de déclarations en ce sens est justification de l’antisémitisme.

N’en déplaise à Judith Buttler et au titre d’intellectuelle la plus influente du monde actuel qui lui est décerné , l’attaque du 7 octobre n’est ni une réaction, ni une attaque armée d’une entité contre une autre, mais un pogrom dans la tradition des pogroms russes et polonais, de celui de Jedwabne et de ses 1600 juifs brûlés dans le silo, celui de Kiev, celui de Kielce, et celui de Hevron en 1929. Ces actes ne sont nullement résistance mais actes de haine antisémite, proclamée à voix haute dans le slogan « will be free… ».

Cette attaque n’était rien d’autre qu’une explosion de haine préméditée et orchestrée (et non qu’une quelconque cocotte-minute de réaction populaire et spontanée comme le dit tristement Michel Warchawski), de haine antisémite indicernée, de barbarie, une attaque non sur les territoires soi-disant conflictuels parce que conquis par la guerre mais sur la terre d’Israël civilement et officiellement attribuée au peuple juif. Cette attaque est une attaque contre le peuple juif, contre son existence, et la seule réponse légitime est l’expression de son existence, que sont la présence sur la terre et le combat pour la vie humaine, en l’occurence, la libération et le retour des otages.

Ce pogrom du 7 octobre, le fait que la souveraineté d’Israël ait été violée ce jour-là et depuis lors par les bombardements innombrables du hamas et du djihad islamique au sud, du hezbollah au nord, des houtim yéménites, le fait que des dizaines de milliers de citoyens en Israël sont déplacés, sont tenus à calculer leur proximité à l’abri le plus proche depuis cinq mois, sont des faits sinon complètement oubliés, au moins négligés et ramenés au rang de détails de l’histoire, et ceci participe d’un antisionisme répandu, paravent d’un antisémitisme qui accueille avec bienveillance l’interdiction au peuple juif d’avoir sa propre terre.

La fête de Pourim fêtée ces jours-ci en Israël et par les juifs du monde entier ne commémore pas un évènement contre le peuple juif dans son ensemble mais un événement paradigmatique de la haine contre le juif, même s’il ne s’adressait concrètement qu’aux juifs du royaume de Perse.

La fête de Pourim est la commémoration du jeûne puis de l’action armée des juifs contre leurs persécuteurs.

Le peuple juif, régulièrement considéré comme peuple du livre devrait non être combattu, persécuté et menacé de disparition mais vu comme ce qu’il est, réellement et potentiellement : le peuple porteur du message par excellence d’humanité, d’éthique et de progrès de l’humanité entière, le peuple véhicule de la Bible et de l’étude et l’actualisation constantes de ses textes.

 

dimanche 25 février 2024

Réflexions après bientôt cinq mois de guerre.

 



La guerre a donc commencé par la barbarie et nous a surpris un jour de fête et en phase de veille de reprise de nos affrontements internes gauche-droite.

Combien cette tension intra israélienne a-t-elle été responsable des évènements, en ayant affaibli l’efficacité des services de renseignement et notre vigilance, et en ayant donné au hamas illusion de suffisante faiblesse israélienne ? Les enquêtes répondront à ces questions.

La réaction le jour du 7 octobre a été encore sous le signe de la surprise et sont tombés grand nombre d’innocents, de la double faute de la surprise et de la lenteur à la mise en route.

Suite à cela, la capacité du peuple a été impressionnante, par le nombre de réservistes qui ont répondu ou même devancé l’appel (quelques 130%), et par le vaste mouvement de volontariat, bénévolat, solidarité, reléguant le clivage gauche-droite à l’arrière-plan, qui se poursuit encore aujourd’hui, auquel s’est ajoutée une mobilisation des juifs (et quelques non-juifs). de nombreux pays qui sont venus ici en particulier faire de la cueillette et du volontariat en hôpital.

En parallèle, l’opération militaire s’est petit à petit développée mais a suscité très vite la mise aux oubliettes de la barbarie, avec dénis et doutes au sujet de la barbarie sexuelle, et de plus en plus fort le concert des nations pour dénoncer cette opération militaire réactive, sous prétextes indigestes (et injustifiés) de disproportion et de génocide.

Les premiers à avoir usé du terme génocide sont l’autorité palestinienne, abondamment suivis par la gauche et extrême gauche (islamo gauchiste) européenne et américaine, et aussi par les appels de plus en plus répétitifs si ce n’est menaçants à cessez-le-feu et sortie de l’armée de Gaza « avant tout ».

Les palestiniens bien entendu alimentant ce feu de ce concert aux sons de condamnation de « l’occupation », de « la violence » et de « l’apartheid ». Autant de termes qui sont indigestes (parce qu’injustifiés et parce que scandaleux) à l’israélien que je suis, en ayant bien la conviction d’être représentatif de la majorité des citoyens du pays.

Israël n’occupe pas Gaza depuis presque vingt ans. Israël et l’Egypte régulent (ont échoué à réguler s’avère-t-il depuis le 7 octobre) les subsides alloués aux pauvres habitants de la bande de Gaza, et le concert international qui appelle cette régulation « blocus » et « prison à ciel ouvert » n’accuse qu’Israël (et non l’Egypte) de cette situation, dont il se dévoile a posteriori combien elle était impérative (et aurait dû être encore plus contrôlée) tant le hamas a détourné tout ce qui était destiné à la population à des fins guerrières et meurtrières et génocidaires uniquement.

Le concert se poursuit. Il faudrait interrompre au plus vite l’opération militaire, qui menace la situation sanitaire, qui est génocidaire, qui parait odieuse parce que guerrière aux bien-pensants du monde occidental aux yeux de qui rien n’est plus condamnable que la violence et la guerre, peu importent les situations sur le terrain.

Et précisément qu’avons-nous aujourd’hui sur le terrain ? Nous avons encore134 otages (dont il est bien clair qu’une partie n’est plus en vie - peut-être une grande partie…? ), et l’arsenal militaire du hamas qui n’est pas du tout neutralisé (tunnels, armement et munitions). Nous avons affaire à une conviction internationale grandissante que les israéliens mènent et souhaitent une politique d’apartheid, refusant de donner des droits citoyens égaux aux arabes et aux juifs.

Et surtout se pose et se re-pose la difficile question du langage à tenir face au monde palestinien et arabe.

L’extrême-droite israélienne (Ben Gvir, Smotritch, Struck comme principaux porte-voix…entre autres de Natanyahou) martèle encore et encore qu’il faut plus de force, plus de rigueur dans la politique et dans les réactions, arguant surtout que le langage du dialogue et de la non-violence ne sont interprétés que comme de la faiblesse par les palestiniens. Je ne considère en fait ces personnages non comme représentatifs de ce qui s’appelle en Europe extrême droite, dans la mesure où il ne s’agit pas de xénophobes libéraux purs et durs, identifiés à une idéologie fasciste de base, mais comme sionisto-centrés, l’histoire du sionisme et de la présence juive sur cette terre passant à leurs yeux comme prioritaire à tout.

Pour ces faucons, notre présence est contestée ici par principe par les palestiniens et la gauche islamo gauchistes, qui ne nous considèrent que comme des colonialistes, ambassadeurs de l’impérialisme américain, qui refusent d’accorder le moindre crédit au sionisme, et le seul langage que nous devons tenir est celui de l’assurance accompagnée de vigueur.

D’une part je ne me sens pas m’associer à un discours aussi réductif de l’interlocuteur, « qui ne comprendrait que le langage de la force », ni idéologiquement ni dans un regard sur le long terme (que cultive-t-on chez une population avec la force et la crainte si ce n’est l’hostilité, la haine et le désir de revanche?).

D’autre part, force nous est de faire un bilan au moins provisoire : nous avons été bernés par le hamas (qui n’a mené aucune politique de construction, de développement, mais qui s’est entièrement et uniquement voué à chercher comment nous supprimer de la carte, considérant que nous sommes illégitimes autant à Tel Aviv que dans les territoires occupés), et nous constatons qu’ils ne sont que l’à peine exagération de ce que pense aussi la direction de l’autorité palestinienne. Nous avons été trahis par la soi-disant force pacifiste intermédiaire et neutre (l’UNRWA dont nous disions souvent mais sans vraiment agir pour rétablir qu’ils étaient franchement et au service des palestiniens et cherchant à maintenir une situation de population en détresse plutôt qu’à faire passer des réfugiés au stade de citoyens tournés vers le développement). Le message éducatif (comme maintes et maintes découvertes et témoignages l’ont mis clairement à la face du monde) propagé chez les enfants palestiniens est uniformément un message de haine, nullement un message de construction, en triste miroir de ce qu’est le message principal adressé aux enfants israéliens, message parfois trop univoque mais non fondé sur la haine de l’autre.

Et c’est principalement ce sujet du message qui doit dicter la conduite à adopter pour l’avenir.

Il ne peut être attendu des israéliens qu’ils soient unanimes sur un message occidental laïque.

La composante religieuse est ici partie prenante. Les israéliens ne doivent pas être considérés comme une nation européenne laïque, au sein de laquelle la composante biblique est uniquement affaire de culte.

Les israéliens n’ont pas un pays en unique compensation à la shoah, et afin qu’ils soient protégés. Le mouvement sioniste est bien antérieur à la shoah et est la continuité du message juif plurimillénaire selon lequel cette terre est celle du peuple juif.

Les tristes évènements du 7 octobre 2023 sont venus illustrer et rappeler qu’Israël est le lieu au monde où la vie des juifs est le plus en danger. Et pourtant le consensus israélien est que « nous n’avons pas d’autre terre » et c’est un consensus enraciné dans le texte biblique et dans l’histoire juive.

La conduite et la politique à adopter doivent prendre cet élément en compte, il en résulte par exemple que le peuple continuera probablement à donner la préférence à un gouvernement qui fera une place à cette composante plutôt qu’à un gouvernement nourri surtout aux valeurs occidentales modernes.

Cette composante biblico-religieuse est aussi aux sources de l’opposition arabe à notre présence et surtout à notre souveraineté. Il faudra obtenir gain de cause mais l’argument ne saurait n’être que militaire parce que tel quel il ne sème que la révolte et l’opposition et la situation qui en résulte n’est que provisoire « jusqu’à la prochaine guerre », comme a tenté de le réaliser le 7 octobre.

Nous devons exercer notre souveraineté sans concessions. Nous devons agir en fonction de la Torah, qui nous dit que cette terre est la nôtre, mais qui n’exige pas moins de nous toute une conduite.

À nous de donner aux non-juifs qui résident parmi nous le meilleur statut possible, en fonction de leurs intentions, d’un consensus qui doit s’établir avec nous.

L’UNWRA et le hamas se sont de mon point de vue totalement et définitivement disqualifiés pour l’après cette guerre, et le système éducatif des palestiniens doit figurer au même plan que les résolutions concernant leur armement. Les évènements du 7 octobre imposent que Gaza soit non dirigée par le hamas, non protégée par l’UNRWA et aussi démilitarisée et que le message éducatif y soit profondément modifié.

Les palestiniens doivent ne pas conserver de génération en génération le statut de damnés de la terre-réfugiés, ils doivent bâtir leur identité nationale et construire des tunnels s’ils aiment ça, mais pour y faire un métro et non pour y dissimuler un arsenal.

 

Le monde occidental épris de non-violence est prié d’accorder un peu plus d’attention à cette situation de 134 otages femmes, enfants, malades et personnes âgées, et à ce que symbolise le fait que le pays dans sa grande majorité vit à ce rythme. Ceci afin de mettre une sourdine à cet appel compulsif à la paix.

Les israéliens doivent maintenir le sionisme en vie (au cours des vingt dernières années le spectre du post-sionisme a été maintes et maintes fois brandi) de manière à conserver à ce pays une identité juive avant occidentale, mais le spectre du fondamentalisme doit aussi être le signe de l’axe non fondamentaliste qu’il convient de conserver.

Il faudra probablement du temps avant que puisse se recréer un dialogue israélo-palestinien (il faudra en préalable entendre suffisamment de voix qui expriment leur désaveu des évènements du 7 octobre, voix absentes jusqu’ici) mais il est impératif (et primordial) de ne pas retomber dans ce clivage intra-israélien…qui parait pourtant loin de s’atténuer.

 

jeudi 18 janvier 2024

Israël, Palestine, les durs écueils de la naissance, de la reconnaissance, du déni et du soutien

 

Alors qu’aucune sentence n’est encore prononcée, alors que ce procès intenté contre l’état d’Israël à La Haye fait encore se révolter la plupart des citoyens du pays et des juifs du monde entier, un article publié cette semaine dans ynet fait plus qu’afficher de l’optimisme, il célèbre l’événement.

Professeur Yuval Elbashan (professeur de droit et journaliste) souligne en quoi la participation du juge Aaron Barak à cette séance est en fait une victoire.

Une victoire pour l’individu dont la prestance est internationale, lui qui fut président de la haute cour de justice d’Israël, lui qui, bien qu’ayant été décrié par la droite pendant toute l’année 2023, à été désigné par le même gouvernement de droite pour représenter et défendre Israël, lui qui peut ainsi comme le décrit Elbashan, rendre aujourd’hui la pareille de la situation qu’il a lui-même vécue quand ce sont les soldats de la brigade juive qui vinrent le sauver, enfant rescapé des camps nazis, en 1945.

Il est celui qui va aujourd’hui en retour sauver ses frères juifs et israéliens, par son intervention, dans la décision que prendra peut-être finalement ce tribunal, mais encore avant par sa présence, par sa stature, par sa renommée internationalement reconnue.

Bravo à Elbashan, comme on le souligne dans le talmud,
איזהו חכם הרואה את הנולד le sage décèle le tout début des phénomènes (tamid 32, 1), bravo de savoir ainsi déceler le positif, si ce n’est le glorieux, d’entre les odeurs nauséabondes qui accompagnent ce procès.

Comme l’ont souligné les titres de la presse israélienne, comme l’ont remarqué et fait heureusement remarquer bien des commentateurs de par le monde, à peine trois mois après avoir essuyé les effets d’une barbarie que le monde aurait pu croire disparue, une barbarie ouvertement et objectivement assassine et génocidaire, encore avant que les effets annexes, les otages, n’aient été ramenés à la maison, encore avant que le monde ait réussi à leur faire distribuer des médicaments, c’est la victime qui est trainée devant la justice internationale pour génocide.

Bravo à Elbashan pour avoir su dépasser ce niveau d’offuscation qui submergeait tous et toutes pour voir en quoi cette guerre qui nous a été imposée, qui est déjà la plus longue d’Israël, qui est bel et bien une seconde guerre d’indépendance, une guerre pour le droit à exister, va en fin de compte profiter à Israël.

Le peuple d’Israël a déjà réussi par son niveau de réactivité, par la réunification devant l’ennemi de ses parties clivées, par l’esprit de solidarité qui s’est manifesté, à s’élever, à justifier les éloges qu’il mérite déjà de recevoir, pour la façon dont ce combat aura été mené.

On aimerait pouvoir déceler quelque chose de similaire ne serait-ce que sous une forme embryonnaire, au sein de la nation de ceux qui se sont ainsi répandus le 7 octobre sur les kibboutzim israéliens.

On aimerait pouvoir entendre émanant d’eux autre chose non seulement que de la haine, mais aussi que de la bassesse. Peuple dont les fanions ont été un simulacre de dirigeants politiques, avec un Arafat déguisé en soldat révolutionnaire, veillant à maintenir soigneusement en place la condition de misérable du peuple qu’il prétendait défendre, en ne leur developpant aucune structure, aucun bourgeon d’autonomie, tandis qu’ayant vraisemblablement détourné les fonds du soutien international vers ses propres poches il finissait sa vie multi millionnaire. Lui succédait un négationniste de la shoah diplomé, Abou Mazen, qui ne sut faire beaucoup plus que perpétrer le message de la haine et se construire un palais pharaonesque, perdant à Gaza la souveraineté au profit de la formation terroriste la plus vile, le monstre le plus primaire qu’ait créé le monde moderne. Le hamas, une formation qui sut consacrer des millions à la construction d’un gigantesque réseau souterrain dont pas une parcelle ne sert à la protection de la population prétendument affamée « par le blocus israélien », tandis que ses dirigeants voyagent de par le monde en jets privés de palace en palace, une formation qui sut faire renaître de leurs cendres les plus anciens et mythiques actes des barbares du monde abtique.

Le peuple palestinien (s’il existe) n’a-t-il rien de mieux à développer, à montrer, à atteindre ? Quand saura-t-il, lui et ses misérables avocats-conseil, avancer et protéger, et promouvoir le peuple dont ils se prétendent les défenseurs ? Eux qui savent surout les utiliser comme boucliers humains et comme signe de leur prétendue misère ?

On est en droit de se demander, au vu du si bas niveau (culturel, intellectuel, scientifique, économique) attteint par ses populations du vingt et unième siècle si, comme l’affirment certains, une hypothétique suprémacie islamique est vraiment en édification ou si n’est pas juste en train de se poursuivre, sous couvert de pseudo volontés de développement si ce n’est de débordement culturel, une corruption utilisée par quelques opportunistes grâce à laquelle ils s’érigent des palais tout en utilisant cyniquement et sempiternellement leurs pseudos populaces à leur enrichissement personnel tout en veillant soigneusement à les maintenir dans le caniveau.

Et qui sont ces pathétiques manifestants-défenseurs de la rue de la prétendue cause palestinienne sinon les dindons de toute cette farce ?

Tout ceci dépeint en fin de compte une situation d’otages. Malheureusement il n’est plus d’actualité ni de décence d’utiliser le concept au sens figuré…il y a eu trop d’otages, ont été exécutés au sens propre trop d’otages, il reste aujourd’hui plus de 120 otages au sens propre, et ils resteront le moteur de cette guerre tant que leur retour ne se sera pas opéré.

Alors, il sera peut-être possible de revenir à une utilisation du terme au sens figuré, de manière à décrire et fustiger les défenseurs sus-cités mais aussi les nations qui prennent fait et cause pour eux. Tous sont dupes, otages (sauf quand ils choisissent de se faire complices, parfois subventionnés pour agir comme tels) d’une gigantesque manipulation, une des plus grandes de l’histoire contemporaine.

 

mardi 19 décembre 2023

Tenter de dépasser la honte

Quelle honte ! 

 Quelle honte ce massacre du 7 octobre ! 

Et, n’en déplaise aux porte-paroles de la charité européenne que sont des Filiu, des délégués de médecins du monde, de la croix rouge, de l’ONU, NON quelle honte la guerre qui s’en est suivie. Ni pour les destructions, ni pour les pertes humaines. 

 Car est-elle là résumée toute la question de la honte ? 

 Ne manquent pas les voix pour critiquer le prétendu massacre commis par Israël, le « génocide » ( génocide d’une population croissant et multipliant décennie après décennie…) , les dégâts à l’agriculture palestinienne(toute l’agriculture du sud d’Israël n’a certes été endommagée par des chars étrangers mais elle est comme immobilisée du fait des suites du 7 octobre), les maisons détruites( plusieurs kibboutzim sont quasiment détruits par le 7 octobre), les enfants, les femmes(faut-il rappeler que des femmes et des enfants ont été kidnappés, violentés, assassinés, violées…?) , la population déplacée (plus de 200000 personnes en Israël ont été déplacées du fait de cette guerre et ne peuvent toujours pas, 75 jours plus tard, réintégrer leur domicile ), rien ni personne ne manque. C’est donc une honte. 

 On appelle internationalement à la honte d’Israël. 

 Et voilà qu’apparaît ce tunnel qui n’est pas un tunnel mais bien une ville souterraine, construite avec les millions si ce n’est les milliards de dollars et d’euros versés par compassion et mobilisation du monde entier pour « le pauvre peuple palestinien opprimé par un Israël représentant satanique de l’impérialisme colonialiste ». 

 La honte est bel et bien liée à quoi a été utilisé tout cet argent. Tandis que le même jour où apparaît la forteresse apparaissent aussi les chiffres des comptes en banque des dirigeants du hamas, ainsi que le détail des frais pharaonesques engagés pour toute cette construction. Ceci tandis que les pauvres palestiniens expulsés de leurs maisons détruites « par le méchant Israël » doivent rejoindre le sud de la bande de Gaza à dos d’âne, eux qui vivent dans des conditions de vie d’esclaves du dix neuvième siècle. 

 De quelle technologie bénéficie la population de Gaza gouvernée par le hamas depuis vingt ans ? La pauvre bande de Gaza « transformée en prison à ciel ouvert par le méchant Israël » ne dispose pas de technologie, les pauvres habitants de Gaza soumis à un véritable siège n’ont pas de quoi vivre décemment et souffrent de malnutrition et précarité économique (non depuis le 7 octobre mais de façon pérenne)…tandis que leurs dirigeants roulent sur l’or et construisent de véritables prouesses de technologie…à des seules fins de destruction. Non de résistance, de destruction. 

 Ils ne construisent pas ces forteresses souterraines au seuls nez et barbe des israéliens, ils le font au nez et à la barbe des crétins qui manifestent et pleurent en Europe et en Amérique sur le sort des pauvres habitants de Gaza, des pauvres enfants de Gaza, et qui versent des larmes et de leur argent pour…qu’il ne soit utilisé qu’à priver les habitants d’une croissance dont leurs grands-parents auraient déjà dû bénéficier. 

 C’est là la véritable honte. 

De continuer à fustiger Israël alors que sont découverts jours après jour encore un et un autre scandale de cette espèce. Armes dissimulées dans des services hospitaliers de prématurés, ouvertures de bouche d’accès aux tunnels derrière le lit de bébés dans les chambres d’enfants. Armes offensives, matériel de guerre trouvés dans une maison après l’autre, chez un habitant après l’autre. Usines de fabrication, rampes de lancements de roquettes placées à un mètre d’une école primaire ou d’un bureau de l’UNRWA (tout ceci prouvé, photographié, publié au cours des deux derniers mois). 

 Quelle haine d’Israël faut-il avoir pour continuer ainsi à ne rien voir de tout cela et à persister dans le même axe de critique de chaque pas fait par Israël ? 

 Le sacro-saint cessez le feu auquel appellent depuis le 8 octobre tous les pleurnichards et les perroquets antisionistes s’ils avaient été entendus aurait juste permis que l’on ne découvre cette forteresse qu’après qu’elle ait été utilisée à un autre 7 octobre. 

 Honte à ceux qui continuent ainsi à se masquer le regard. 

 Rien dans ce post qui n’ait déjà été dit, par des journalistes, par des politiques, par des intellectuels. La question qui subsiste est celle du comment. 

Comment est-il possible, si ce n’est par antisémitisme, de continuer à ne ni voir ni entendre ces tragiques faits, à soutenir ce soi-disant mouvement de libération de la Palestine? 

 Il y a ici un cas sidérant d’une population occidentale toute entière mobilisée au nom de la population palestinienne dans le soutien de tout un système aux yeux duquel la population n’existe pas. 

 Comment ces adeptes du « free palestine », slogan dont il n’y a plus à démontrer combien il est meurtrier, continuent à imputer à Israël la destruction actuelle et le nombre de morts ? 

Comment tolèrent-ils cette situation de l’existence d’une gigantesque ville souterraine (et ici je ne parle pas de la seule forteresse mentionnée plus haut mais cela inclut tout le gigantesque réseau étendu à toute la bande de Gaza) construite avec plus d’argent qu’il n’en faudrait pour nourrir tous les gazaouis, dans laquelle toute la population pourrait trouver abri ? 

Comment soutiennent-ils qu’une préoccupation de « résistance » passe avant la prise en charge d’une population durant trois quarts de siècle ? 

Comment justifient-ils le maintien si interminable par le pouvoir local de la condition de réfugiés ? Y a-t-il une population au monde dans laquelle on demeure réfugié trois ou quatre générations durant ? 

Comment enfin s’obstinent-ils à condamner les bombardements israéliens et à refuser de prendre en compte les bombardements (quotidiens, et potentiellement meurtriers si n’avait pas été développée toute une technologie pour réguler cela et protéger la population) sur Israël ? 

Comment, dans le cas de cette guerre soutiennent-ils la barbarie de prise de ces centaines d’otages, de leur séquestration en infraction aux règles élémentaires de la morale humaine, et de leur assassinat progressif, ainsi que le mode barbare et cruel de brutalité meurtrière tant à l’égard de l’ennemi que de quiconque ne se comporte pas comme souhaité parmi la population locale (exécution par des militants du hamas de gazaouis tentant de profiter de livraisons de vivres ou de carburant par camions )? 

 A mes yeux la population palestinienne est maintenue cyniquement dans cette situation par ses dirigeants ET par la mouvance qui défile aux appels free palestine. A mes yeux sont coupables du même cynisme et de cette situation, ainsi que du massacre du 7 octobre, les barbares qui les ont organisés et commis ET médecins du monde, la croix rouge, l’UNRWA ainsi que tous les partis politiques qui sont derrière cette mouvance. 

 Le refus d’Israël de se plier à cette absurde exigence de cessez-le-feu a permis la découverte de cette forteresse, a permis un nettoyage - encore loin d’être achevé - du monstrueux armement que recélait cette fourmilière. Puisse ce nettoyage atteindre le meilleur résultat possible. 

Cela s’impose comme préalable à toute action politique ultérieure. 

 Et demeurent malgré tout ce plaidoyer les non moins difficiles questions des terribles échecs du système sécuritaire israélien et surtout de la suite, quand se seront tus les canons. 

 Et cette suite ne pourra se réaliser que si cesse la honte. Si se profilent de véritables intentions de régler un problème que l’on prétend insoluble mais qui ne l’est que du fait du refus de cohabitation, exprimé et maintenu par les dirigeants palestiniens depuis le début du sionisme. 

 Une cohabitation qui de facto existe, et ne devrait que se normaliser. Mais ne pourrait se normaliser qu’au prix de bonne volonté…en lieu et place de ce soutien aveugle et meurtrier à l’antisionisme, à l’antisémitisme, à la maintenance de statut de réfugiés et surtout à la perpétuation de messages éducatifs dédiés à la poursuite du conflit. En lieu et place de cette obstination à condamner encore et toujours les implantations (que certains appellent colonies, la connotation négative est claire…) alors que le massacre du 7 octobre a établi bien clairement que l’opposition aux implantations ne procède que d’une stratégie globale visant à la disparition d’Israël. 

 Une ouverture possible de ce drame que nous vivons depuis bientôt trois mois pourrait être un nouveau re-départ. Non nécessairement revenir à la commission Peel, à San Remo ou autres étapes , mais repartir à la base : le peuple juif a droit à une terre, il est attaché de façon constante depuis trois mille ans à ce lieu du moyen orient. Ont toujours aussi vécu sur ce même espace de plus ou moins nombreuses populations locales, et de plus Jérusalem jouit d’un statut prédominant pour les trois religions, hébraïque, catholique et musulmane. 

Négocions la cohabitation, étant entendu qu’aucun des protagonistes ne vise ni n’œuvre à la disparition des autres. Une fois ceci entendu, une fois le retour à une dissension entre êtres humains, une fois dépassé le stade des comportements honteux, le reste est affaire de détails.

lundi 11 décembre 2023

La guerre et ses multiples aspects

La guerre est immonde.


Rien de neuf dans cette affirmation. Lévinas traitait magistralement de la moralité en temps de guerre dans sa lecture talmudique intitulée « les dommages causés par le feu » reprenant le texte talmudique venant développer une michna en apparence ne traitant pas le l’état de belligérance : « si un feu prend dans une meule…le responsable de l’incendie devra payer ». Et Lévinas de commenter qu’ainsi est la guerre, elle s’apparente au feu, elle est « feu », comme le feu elle tend à se répandre et est difficile à arrêter, elle est la situation où les soldats n’ont plus à entendre l’ordre spécifique de faire feu mais avancent arme à la main et font feu au besoin. Parce qu’ils sont en danger de mort. Et pourtant dit la michna, la conclusion de la michna exige la responsabilité de celui qui aura mis le feu. Même en situation de guerre et de chaos, il y a responsabilité.

La guerre est immonde et donne lieu à des excès. Mais si réfléchir sur la guerre à partir d’un texte traitant d’une situation pastorale est une extrapolation, exiger un cessez le feu dès que la guerre a éclaté ressortit à au moins de la naïveté, au plus, à de la mauvaise foi si ce n'est du cynisme.

Malheureux sont les habitants de Gaza, les palestiniens. Et pour la plupart d’entre eux, la vindicte s’adresse à Israël. Parce qu’Israël bombarde, et détruit, et fait des morts.

Mais y a-t-il dans cette situation qui s’est ouverte on ne peut plus concrètement par un massacre (des plus horribles que connait l’humanité, selon tout critère) et qui s’assortit de 240 otages, dont des bébés, des vieillards, des malades, des femmes, qui est en plus accompagnée d’un bombardement de roquettes incessant sur tout le territoire israélien (ces roquettes ne font que très peu de mort UNIQUEMENT du fait des capacités technologiques israéliennes qui permettent de les intercepter en vol. Non interceptée, une roquette peut tuer jusqu’à 10 personnes) y a-t-il une autre réaction possible que la guerre ?

L’Ecclésiaste dit qu’il y a un temps pour la paix mais aussi un temps de la guerre.

Toute personne de bonne foi ne peut proposer autre développement que la belligérance suite aux tragiques évènements du 7 octobre.

Peu suggèreraient qu’une petite opération militaire puisse suffire. 

Malheureux les habitants de Gaza, malheureux les palestiniens.

Malheureux d’être dirigés par des fanatiques, malheureux d’être soutenus par des populaces qui s’offusquent de l’opération militaire..mais seulement celle du côté israélien, certains après avoir tenu fermés yeux et bouche devant les massacres et la prise d’otages.

Malheureux d’avoir cru pendant un siècle que la seule réaction possible au sionisme était le refus obstiné et absolu et la résistance armée.

Le pays était alors peuplé de quelques centaines de milliers d’habitants de part et d’autre, et les palestiniens craignaient de s’être fait prendre la place.

Vivent aujourd’hui près de quinze millions de personnes sur la même surface, et il ne tiendrait qu’à l’acceptation d’une cohabitation pour que cesse le conflit. Le conflit ne perdure que du fait de l’opposition à l’existence même d’Israël («  free Palestine from the river to the sea » = disparition/élimination de l’état d’Israël).

Malheureux les palestiniens d’être endoctrinés à la crainte religieuse que les « juifs ne détruisent Al Aqsa » comme en sont persuadé les musulmans au sens large. Peut-être les destructions de ces deux derniers mois (destruction du parlement de Gaza, du palais de justice, de la place de Palestine, entre autres) leur montreront-elles que si Israël en avait contre Al Aqsa, celle-ci aurait été détruite depuis longtemps.

Malheureux les palestiniens d’avoir eu des dirigeants qui les ont maintenus au rang de réfugiés au lieu de leur construire un pays. Malheureux les palestiniens d’avoir bénéficié de la « protection » de l’UNRWA qui n’a fait que les berner et détourner l’argent qui était récolté pour eux vers les poches de leur dirigeants. Malheureux les palestiniens d’avoir des dirigeants aujourd’hui immensément riches tandis qu’ils n’ont pas d’eau potable. Malheureux les palestiniens d’avoir un réseau de tunnels souterrains de 500 kms, uniquement voué à la guerre, de ne bénéficier d'aucune protection. Il y a énormément de morts me dites-vous, mais pourquoi ne sont-ils pas dans ces fameux tunnels ? pourquoi ne pourraient-ils pas être à l'abri ? ils sont bien au contraire exposés par une force armée positionnée dans les écoles, les mosquées et les hôpitaux, et souffrent avant tout d’avoir des dirigeants qui utilisent la population comme boucliers.

Et malheureux les palestiniens d’être soutenus dans cette posture par les ânes du monde entier qui poussent des cris d’orfraie aux sons du canon mais ne savent rien proposer de responsable en échange.

Car les dénonciations actuelles de la violence armée sous couvert de discours humanitaires sont en réalité irresponsables. 

Il est irresponsable de soutenir le scandale de la corruption palestinienne, de prêter main forte aux accusations de vélléïté génocidaire à l’encontre d’Israël, prononcées par les mêmes personnes spécialisées dans le massacre. Il est irresponsable d'appeler à supprimer les jumelages avec les villes israéliennes, à accroître le boycott des entreprises israéliennes, d'appeler à condamner Israël pour crimes contre l'humanité, alors que le principal ennemi des palestiniens est l'entité qui les maltraite, les martyrisent de l'intérieur.

Les palestiniens ont vu leur population se multiplier énormément au cours du dernier siècle. Entre autres du fait de la croissance qu’Israël leur prodiguait. Les populations qui se sont engouffrées dans les béances pratiquées dans la barrière frontalière le 7 octobre sont venues prêter main forte et soutien à des barbares qui cherchaient à tuer pour tuer. Ceci est un acte génocidaire. Les mêmes qui n’ont pas condamné ces actes répêtent jour après jour qu’Israël commet un génocide à Gaza. Quelqu'un peut m'expliquer ce que je ne vois pas ?

Malheureux les palestiniens et irresponsable si ce n’est complice qui reprend ces accusations. 

Ne serait responsable qu’une attitude découlant de l’acceptation que ces deux entités, l’israélienne et la palestinienne, ont droit à exister. Serait responsable une attitude de dirigeants ou d’instance internationale qui oeuvrerait à cette coexistence, par exemple en veillant à une utilisation constructive des fonds, en veillant à éliminer l’enseignement de la haine. 

La guerre est immonde et les images d’humiliation qui l’accompagnent ne sont à l’honneur ou à la gloire de personne. 

Mais il reste 140 otages, et personne ne se préoccupe réellement de leur sort, et rien n’indique qu’autre chose que la force ne les fera revenir…dans l’espoir que les bouchers ne les auront pas assassinés entre temps. D'autant plus qu'aucune convention de Genève ne parait être prise en compte par qui que ce soit, d'autant plus qu'aucune croix rouge ou autre instance internationale prétendûment humanitaire n'agit.

Et il y a des réfugiés. A Gaza bien évidemment...mais aussi en Israël : plus de 200000 personnes n'habitent pas chez eux depuis plus de deux mois. Il s'avère qu'ils ne sont pas dans des tentes mais dans des hotels mais ceci ne tient pas à une donnée uniquement économique, l'ONU n'a pas moins d'argent qu'Israël. Les déplacés israéliens sont logés par le gouvernement c'est à dire en fait par les israéliens eux-mêmes...et ils ne sont pas pour autant moins réfugiés.

Et Israël continuera donc la guerre jusqu’au retour des otages et jusqu'à la sécurisation de sa population, parce que la symétrie ici n’existe pas : le hizballah fait des déclarations reposant sur la symétrie : « nous reculerons nos troupes si Israël recule les siennes au sud de Haïfa ». Cette déclaration n’est ni franche ni réaliste et personne n’est dupe. Israël ne menace en rien le Liban, tandis que le Hizballah est un avant poste iranien qui multiplie de façon constante les fins génocidaires, tente de s’armer encore et encore, creuse des tunnels…. 

La guerre continuera jusqu’à atteindre nos buts en vertu de la définition encore et toujours en vigueur : si les ennemis d’Israël déposent les armes, il y aura la paix, si Israël dépose les armes, Israël disparaîtra.