lundi 21 août 2023

Au feu ou au travail ?


Si nous n’étions pas face à du sang versé je dirais que le cirque continue.

Huit mois de gouvernement, huit mois de chaos, de propositions de lois scélérates, de fuite violente en avant, de manifestations, et malheureusement, huit mois de terrorisme.

Une amie de longue date, mais dont les idées ont quitté la route, réagissait il y a peu à une nouvelle d‘attentat terroriste en appelant : ”Struk à l’aide !”. Et cela m’évoquait tristement un adolescent qui était en état mental de grande détresse et qui appelait ainsi : ”corbeau ! À l’aide!”.

De même qu’aucun corbeau n’eut été en mesure d’alléger ses souffrances, de même Struk ne pourra-t-elle rien.
Pire, Struk, à la différence des corbeaux qui eux ne font pas de mal, empire la situation. Appeler Struk à l’aide équivaut à faire appel à un pyromane pour éteindre un feu. Il n’est pas exagéré de considérer que ces personnages politiques, aux commandes depuis décembre 22, qui appellent à un durcissement de la politique du gouvernement (il n’apparait pas qu’ils aient remarqué que eux sont au gouvernement, que eux ont même la responsabilité de la sécurité intérieure et de la situation dans les territoires) ont du sang sur les mains ! Il faudra bientôt non seulement exiger leur démission comme cela s’impose aujourd’hui, mais œuvrer à leur arrestation et à leur jugement !

Si un pauvre garçon qui appelle au secours un corbeau est pathétique, c’est parce que son mode cognitif fonctionne selon le processus primaire, celui de la psychose, et non selon celui, analytique et logique, de l’état organisé d’un individu en bonne santé.

Appeler aujourd’hui à durcir la politique procède du même mode de processus primaire. La violence et la haine répandue par ces personnages et leurs sbires donnent déjà de sanglants résultats, et quelqu’un qui n’a comme unique recours que l’appel à plus encore de violence et de coercition ne peut réclamer cela impunément.

Ceci tandis que les ultraorthodoxes ne prêtent aucune attention à la gravité de la situation sécuritaire ou même de fracture de la société mais concentrent toute leur énergie à l’obtention du vote de la loi d’exemption de service militaire des étudiants des yeshivot, en termes de “chose promise chose due”.

Le gouvernement de “à droite toute !” constitué à base d’un conglomérat acquis à coup de promesses répandues comme autant de chèques sans provision paraissait déjà d’entrée de jeu inadéquat, mais il met maintenant le pays au bord de l’abîme et de la faillite !

Je maintiens cependant qu’il ne faut pas encore qu’il tombe.

Israël ne doit pas retourner aux urnes pour la cinquième fois en si peu d’années. Ce gouvernement doit se consacrer aux affaires courantes, et réaliser la seule opération sensée qui dépend de lui et qui redressera son image : programmer le travail d’un sénat des têtes pensantes du pays, qui aura été constitué de façon provisoire conjointement par le bureau du premier ministre et celui du président de l’état, qui s’attellera à la difficile tâche du “comment continuer après une pareille situation de polarisation et d’abîme entre deux tendances qui sont en gros à part égale.

C’est sur la base de ces deux parties réunies par un projet commun que le pays doit continuer, et de la même manière que ce n’est pas la politique de durcissement qui apaisera la vague de violence qui ravage le pays, ce n’est pas ce gouvernement extrémiste et ses réformes radicales qui vont sortir le pays de la crise qui couvait, fruit d’une gestation de 75 années, mais qu’il a fait éclater au grand jour.

Il faut redéfinir les lignes directrices de ce que doit être l’état juif, qui ne peut vraisemblablement ni être l’état laïque et européen souhaité par une partie de la gauche, ni l’état régi par les lois de la Torah souhaité par l’extrémité droite du spectre des opinions.

Il s’agit encore une fois, de créer l’état juif, sur base de nos textes, des acquis des expériences politiques du monde environnant, et des 75 ans d’expérience imparfaite que nous avons derrière nous.

Il n'y a pas tant à appeler au feu qu'à se mettre au travail ! 

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