Les juifs qui sont rattachés à la pratique savent que nous sommes sur la fin de la fête de Pessah’, qui n’est pas seulement la fête du nettoyage compulsif, de la triple interdiction liée au hametz (possession, vue et consommation) et de la consommation de matzot. Pessah’ est aussi la fête de la sortie d’Egypte, tandis qu’après les quarante ans dans le désert, cette sortie augmentée du don de la Torah, aboutit à l’entrée en Israël.
Pour ces juifs, l’entrée en Israël est inséparable du reste de l’histoire, et elle est l’aboutissement de la condition juive.
Le soir du séder, premier soir de Pessah’, on raconte la sortie d’Egypte, mais on clôt sur « l’an prochain à Jérusalem ».
Cette libération est rattachée à bon nombre de miracles (les dix plaies, le passage de la mer rouge à pied sec,et d’autres encore) et telle sont aussi les quarante ans dans le désert (la manne), et l’entrée en Israël (passage du jourdain à pied sec et conquête de Jéricho (murailles qui s’écroulent après avoir tourné autour de la ville).
Signalons au passage, à l’intention de ceux qui se scandalisent quand la notion de miracle est mentionnée autour de la shoah, ou même de notre guerre actuelle (attaque de l’Iran) du fait des six millions de morts de la shoah et des victimes du 7 octobre et de la période qui s’en est suivie, signalons que la sortie d’Egypte est précédée de 210 ans d’esclavage, s’accompagne de bon nombre de victimes, et que ceux-ci sont mentionnés en parallèle des évènements rapportés comme miracles. Il faut apparemment admettre que l’un n’empêche pas l’autre et que l’esprit humain ne saurait tout comprendre.
C’est un des thèmes de la secrion de la Bible dite des « ossements désséchés » tirée du livre de Ezechiel et qui a été lue à la synagogue comme chaque année le shabbat de Pessah’ : toute l’histoire est ponctuée de « savoir », et l’explication de cette histoire publiée ce même shabbat dans Haaretz mettait l’accent sur ce « savoir » en parallèle de notion complètement étrangère au savoir, contredite par le savoir, de résurrection des morts, d’os désséchés qui reprennent vie. Comme pour montrer par cette parabole que même dans les situations de plus complet découragement, ce n’est pas de notre savoir scientifique ou intellectuel que viendra le dénouement.
Et pour revenir aux miracles, à l’entrée en Israël, celle-ci est loin de n’être que miraculeuse. Elle est militaire, est accompagnée de bon nombre de combats si ce n’est de morts, et prend longtemps.
Mais il y a l’épisode de la ville que Yehoshua tente de conquérir juste après Jéricho, la ville de Aï. La conquête échoue. Les murailles ne tombent pas, alors qu’il pourrait bien s’être agi d’une ville bien plus petite que Jéricho, plus ancienne ville de l’humanité.
Yehoshua fait ce que nous devrions faire aujourd’hui alors que nous ne parvenons pas à venir à bout du hamas, alors que nous échouons à ramener les otages. Yehoshua passe le combat au tamis et il examine ce qui s’est ou non produit. Quand il découvre qu’un soldat a pris du butin, il comprend, gère la situation et peut continuer la conquête avec succès.
Vous croyez vraiment qu’on peut mener à bout cette guerre avec un ministre de la police chauffard ? Un individu qui n’est pas chauffard que sur la route comme il l’a prouvé vendredi dernier, il est aussi chauffard dans son comportement, depuis toujours et même depuis qu’il est ministre de la police, ce qui lui renforçe surtout le sentiment qu’il est au-dessus des lois, et nullement celui qu’il devrait montrer l’exemple.
Vous croyez qu’on peut vaincre l’ennemi avec un premier ministre menteur, profiteur, accusé de corruption et qui fait passer les intérêts de coalition avant ceux du pays ?
Tout le savoir scientifique accumulé ces années nous protège certainement, mais sachons ne pas uniquement nous appuyer sur lui.
Il est impératif de nous comporter comme le peuple juif, non uniquement forts de l’Histoire, de l’entrée en Israël après la sortie d’Egypte, mais aussi et surtout forts de la Torah qui nous impose des conduites. Religieuses comme sociales et morales.
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