jeudi 7 avril 2016

lycée français 3



גם בהמשך לטקסט זה הכתוב בצרפתית, נמצא עוד טקסט, כתוב בעברית. הוא מתאר את המקבילה למה שמסופר בצרפתית


Lycée français 3.

Le lecteur attentif n'aura pas manqué de remarquer qu'alors que ce texte est déjà le troisième de la série "lycée français", aucun élève n'a encore été directement et personnellement mentionné.

Il faut voir en cela peut-être la même prudence qui accompagnait mon entrée en fonction.

La prudence de l'éducateur, ou de l'enseignant, qui peut aisément se transformer en crainte, si ce n'est en peur, si ce n'est en angoisse, ou dans sa forme extrème en ce que les français appellent aujourd'hui "burn out".

J'ai derrière moi ce que je peux me permettre d'appeler aujourd'hui une longue carrière d'éducateur, et d'enseignant. Je peux confirmer avoir expérimenté les quatre premières formes (prudence, crainte, peur, angoisse) de la mise en situation qu'exige la fonction. Pour le burn out, visiblement, j'ai été épargné. On ne va pas se plaindre.

La "charge" du regard que je sentais porté sur moi tant par le personnel de l'internat, que par l'équipe des éducateurs, que, dans une moindre mesure, par l'équipe des profs, n'était cependant pas négligeable non plus.

Dans mon cas, ces sentiments ont toujours comporté une large part de "herdat kodesh", dont la fonction de psychothérapeute est encore plus imprégnée. On ne rentre pas en classe, ou encore moins pour ditiger un internat dans un pays encore inconnu - ou on n'accueille pas ses patients - , comme on rentre à la poste ou à l'épicerie. Si déjà il faut trouver une comparaison, alors c'est peut-être la scène qui s'en approche le plus. Les feux de la rampe donnent avant tout l'impression que tout sera vu, qu'aucune faille ne passera inaperçue.

Pour parler ici des élèves, 35 ans plus tard, je ressens quelque chose qui s'apparente à la même impression. Ce sont en fait eux mes principaux interlocuteurs, ceux à qui ces textes s'adressent, ceux dont les visages me reviennent au fil de l'écriture. J'ai en tête une foule de souvenirs, ayant dirigé l'internat deux ans, puis ayant continué à côtoyer les élèves depuis le lycée et la fonction d'enseignant encore huit ans. 

Comment ceux-ci vont accueillir ces souvenirs, eux qui sont aujourd'hui adultes et pères-mères de famille, ceux-ci lisent peut-être ces lignes avec une certaine appréhension. Vais-je les mettre ici au grand jour ? Quels sortes de souvenirs vais-je déterrer ? Ces textes sont-ils autant animés par la vengeance que par la pulsion de raconter ? 

Le bilan de ma première demi-année à l'internat aurait sûrement été plus négatif que positif. Je me souviens de Claude Sitbon, qui en tant qu'inspecteur m'accompagnait de très près - ceci soit dit à son honneur -  me mettant en garde : " l'hiver, c'est très dur, pour tout le monde. Élèves comme équipe d'encadrement. Ce n'est déjà plus l'excitation du départ, et on se sent encore très loin de l'arrivée, un peu comme perdus en mer". C'est une image qui m'a marqué et que j'ai ré-utilisée maintes et maintes fois.

Déjà un matin de décembre, je m'aperçus que Françoise n'était pas partie au lycée. A mes questions, elle répondait par monosyllabes, et finit par m'avouer l'état dépressif dans lequel elle était. Je lui demandai de quoi elle avait surtout le temps long, étant moi-même en nostalgie aigüe des rues du quartier latin. Elle me répondit que les lieux lui manquaient, et je l'ai envoyée à la boutique de la rehov Shatz, au centre ville, me choisir un disque, probablement en souvenir des lieux du boulevard Saint Michel où je me livrais souvent à cette activité encore l'année précédente.

J'étais nostalgique en écho à Françoise, mais ne me souviens de ma vie personnelle que de façon impressionniste, tant l'internat m'absorbait à 150 %. L'année comporta encore bien d'autres éléments. L'arrivée de Marianne et d'Ayala alors âgée de 16 mois, un mois après la rentrée, l'arrivée de notre cadre quelques semaines plus tard, et notre installation, mes débuts de vie universitaire israélienne. Tout ceci était au second plan. L'internat me mobilisait entièrement.

Au coeur de ce premier hiver, je me souviens m'être assis en compagnie de Marianne et avoir passé en revue la liste des elèves, pour établir le tableau statistique de reponse à la question : "combien parmi nos élèves étaient chez nous par motivation sioniste pure ?". La réponse que nous obtînmes en cette froide soirée de ce très pluvieux hiver.....est impubliable.

Je terminai cette première année avec une oreille qui resta obstinément bouchée environ deux semaines. C'était un symptôme que je connaissais. Il était le signe de l'atteinte d'une certaine limite, celle où mon corps me mettait en garde. L'année avait été chargée. Hyper chargée. Elle s'était terminée sur une sorte de feu d'artifice dont il serait ardu de trouver les côtés positifs et dont je tairai les détails. Les nuits d'avant le bac. , d'avant la fin de l'année, furent pour moi, pour nous de l'équipe, cauchemardesques. Les élèves étaient à mille lieux de l'ambiance studieuse du bachotage. De mon troisième étage, j'entendais leurs éclats de rires jusqu'aux petites heures du milieu de la nuit ( les rires sardoniques de Fréderic, d'Yves, d'Ari), et redescendais régulièrement sans d'ailleurs obtenir trop de résultats. Un an plus tard, je reçus d'un des élèves retourné en France une lettre d'excuse. Il repensait à ce qui s'était passé et ne comprenait pas comment il s'était laissé entraîner à cela. Dix ans plus tard, deux élèves, devenus couple marié, sont venus solennellement me présenter eux aussi leurs excuses. Vingt ans plus tard, avec l'arrivée de facebook et l'ouverture d'une des pages d'anciens du lycée j'ai reçu encore un mot d'excuse. Trente deux ans plus tard, quand Fabienne organisa une soirée-rencontre - à laquelle sont venus un bon tiers des internes de cette première année - j'ai senti que toutes les retrouvailles n'étaient pas également joyeuses et neutres. Il y avait de la joie, mais aussi une certaine appréhension.

Ces excuses étaient inutiles. Rien de ce qui s'était passé ne m'avait blessé, surtout du fait que rien de ce qui s'était passé n'avait été interprété par moi comme dirigé personnellement contre moi. J'avais occupé outre la digne fonction de directeur d'internat, celle que l'on appelle en hébreu de "se coucher sur la barrière". Pour qu'un groupe de soldats puisse franchir une barrière de barbelés sans la détruire, le meilleur moyen est qu'en d'entre eux se couche dessus, l'aplatisse au sol, permettant ainsi aux autres de passer. Il se pique un peu, voire se blesse peut-être un peu, mais quelques minutes plus tard, il n'en reste rien, si ce n'est la satisfaction d'avoir pu faire cela.

Arriver en Israël, en cours de scolarité, en général en laissant derrière soi toute sa famille, ses amis, les lieux de son enfance, est un peu comme franchir une barrière de barbelés. 

Les élèves, et moi, et dans une moindre mesure toute l'équipe du lycée français, étions tous en train de tenter de franchir la même barrière.

Les élèves étaient par la force des choses tous des adolescents, et ils étaient plus ou moins tous en situation difficile. Pour la plupart, dans les moments de crise, ils ont "agi" cette adolescence et cette difficulté, et dans une certaine proportion de cas, nous leur avons servi de punching ball. Mais une année de scolarité et de vie en internat contient bien plus que des moments difficiles.

L'ambiance quotidienne était ainsi chaleureuse, bruyante, et j'attribuais le gros de la responsabilité de cela à Martine, qui ne correspondait en rien aux critères "alyat Hanoar" de la "em bayït", et qui, tout à la fois, était le centre de gravité de tout l'internat, personnel y compris. Tous et tout passait par elle, des demandes individuelles des élèves, aux confidences en tout genre, aux plaintes de la cuisine  contre les élèves, ou aux plaintes des élèves au sujet de la nourriture (Esther faisait ainsi un strudel, tout à fait honorable à mon goût, et que les élèves appelaient gracieusement "gateau aux épluchures"...ils ne savaient pas si ils le détestaient plus que celui qui était non moins élégamment nommé "gateau aux fourmis"), ou de Dany, le "ich hakhzaka"(zal) , à qui incombait la maintenance malgré les fréquentes dégradations (vitre cassée, serrure forcée, parfois même porte enfoncée), qui arborait - qu'on me pardonne cette association - souvent une tête de chien battu, et qui avait une forte tendance à se blesser/vexer.

L'ancienneté aidant, Martine, et Haï et Ruthy dans une moindre mesure, recevaient en permanence les visites d'anciens, d'externes attachés à l'internat (Guislaine, Aude), et quelques plus jeunes qui annonçaient déjà l'année suivante (Kiko), étaient déjà familiers à ceux parmi les élèves qui étaient déjà au lycée l'an passé, et c'était par ce bourdonnement que les nouveaux apprenaient et enregistraient le fonctionnement du lieu. 

Moi, à ce stade, étais encore au stade intermédiaire. J'avais reçu individuellement en début d'année un élève après l'autre pour un entretien de prise de connaissance, et je faisais semblant de diriger la réunion de l'équipe, mais personne n'était dupe : j'étais encore un figurant.

J'avais pour moi précisément la carte "Martine". Nous avions en commun au moins les e.i.s, et c'était beaucoup. 

Se joignaient à cette carte d'entrée, ceux parmi les élèves qui étaient aussi e.i.s. Stéphane, Yves, Ouriel, Sophie, Michaël. J'avais "eu" Sophie comme "batissette". Daniel aussi me connaissait, ou plutôt j'avais connu son père, enseignant puis rabbin à l'ULI  où j'avais appris les rudiments de ma vie juive, ainsi que le "aleph beth".

Je me rattachai ainsi aux élèves par ce que je distinguais comme biais. Sabine, Fabienne étaient rattachées à Haï, qui par liens familiaux, qui par homonymie. Les deux Philippe Sarfati étaient arrivés avec le judo comme carte de visite, et cela faisait partie de mon passé récent (j'ai même failli reprendre par l'intermédiaire de David Lezmi qui était cette année-là madrikh à la hava, mais qui, "ancien de la mochava" et attaché à Martine, nous faisait de fréquentes visites). 

Certains autres par contre étaient de provenances géographiques ou sociales tout à fait inconnues, et certains, de ce fait, comme m'hypnotisaient ne serait-ce que par leur provenance. Tatiana qui débarquait d'un trou profond du nord de la France et à qui j'avais demandé depuis quand elle y était et qui m'avait laissé ébahi par sa réponse : "j'y suis née". Caroline qui parlait un parfait français mais arrivait d'Espagne, Sandra qui venait de Turquie, les élèves en provenance directe du Maroc, Patricia qui venait de Lorient et qui connaissait antérieurement Martine, elle-même de Nantes. Jenny dont le seul nom de famille évoquait à mes oreilles tout l'âge d'or du judaïsme.

Ceux parmi toute cette promotion dont les parents habitaient Israël, Stéphane, Jacques, Patricia, Itzhak, Laurence, Nathalie, Morisso, Laurent, Monique, Sandra, étaient différents. Tout possible, et prétendûment sans douleur, que soit un séjour en internat en classe de terminale, ceux dont les parents étaient à trois mille kilomètres étaient plus "hors d'eux-mêmes" que ceux qui pouvaient rentrer à la maison chaque semaine s'ils le souhaitaient. 

Petit à petit je tentais une phrase de plus, de ci de là. Il y avait entre nous comme une ambiguïté.  Je me souviens un jour avoir découvert que le lycée faisait la une de je ne sais plus quel journal, qui avait dû "remplir" un jour sans actualité israélo-arabe avec un reportage sur ces jeunes qui venaient ainsi étudier en Israël sans leurs parents. Nadine était en photo en première page. Au repas de midi, j'entrai journal à la main dans le réfectoire et l'accostai sans ménagement : "tu t'es vue ?", pour me rendre compte que je venais de la blesser, elle qui avait entendu un reproche (aux intonations peut-être parentales ) dans ce qui n'était que mon excitation.

A la fois, peu d'années nous séparaient (les plus âgés de cette promotion étaient Michaël, Ruthy, Michèle, Hugo, Rosa, et ils avaient près de vingt ans en début d'année scolaire), et à la fois nous étions de mondes différents, eux encore élèves d'un lycée que j'avais quitté depuis longtemps, moi, déjà répertorié dans le monde des adultes. 

Je me rappelle avoir ressenti cela crûment le soir de la mort de Brassens, qui mourut entre octobre et novembre, et qui avait été quelqu'un de très très important pour moi, quelqu'un que j'étais aller voir et écouter chanter, et dont la mort laissait indifférents un élève après l'autre, à quelques exceptions près.



Je n'ai pas cité tout le monde. Comment faire entrer 53 personnes dans un texte ? Que les non-cités ne se sentent pas oubliés, ils ne l'ont pas été. Tout au plus regretteront-ils de n'avoir pas su faire assez de bruit, ou de dégat... L'année s'écoula, période après période. Crise après crise. Tiyoul après telle activité marquante où la grande salle du batiment des garçons réunissait tous pour tel spectacle ou telle fête (voir mémorables photos de ce Pourim publiées par Martine ces deux-trois dernières années).  Vacances après vacances. Nous étions petit à petit installés, étions devenus une partie du paysage. Marianne échangeait de ci de là quelques paroles avec quelques élèves, j'avais trouvé à proximité une toute petite synagogue où j'avais mes premières habitudes, nous rendions souvent visite à mes parents à l'autre bout de la ville.  La fin de ma première année et les épreuves du baccalauréat approchaient.

Les profs faisaient partie du paysage de l'internat. Dans leur dévouement aux élèves, il n'était pas rare qu'ils viennent compléter en petit comité tel ou tel cours, et malgré les nuits que j'ai décrites plus haut, la tension du bac se faisait sentir.

Ce fut malheureusement une autre tension, à l'israéliene, qui prit le devant de la scène. L'année se terminait par la guerre du Liban. Je me souviens de la mobilisation de Haï. Le téléphone sonna au milieu de la nuit, et j'antendis à moitié endormi une voix qui demandait : "Assolène". Je crus les parents de Sabine inquiets, demandai en retour de bien vouloir rappeler en journée, et raccrochai, pour réaliser que je venais de ne pas comprendre que l'interlocuteur était le préposé de l'armée à l'appel des soldats. La jeep était déjà à la porte de l'internat et Haï y monta en quelques minutes. 

La tension était grande. Le premier dimanche qui suivit, tomba Itshak Madar, et le dimanche d'après, nous nous retrouvâmes à nouveau au cimetière pour enterrer Elie Presman, le gendre de Manitou, que nous avions connu le shabbat que nous avions passé avec l'internat à Tekoa. Les élèves faisaient probablement ce qu'ils pouvaient pour survivre à ce qui n'était pas autre chose qu'une guerre (quel enfant français en 1982 était préparé à vivre une guerre ?) mais nous étions, nous les "adultes", à cran, les jugeant comme trop indifférents. 

Haï revint en permission quelques trois semaines plus tard. Exténué par le manque de sommeil et l'épreuve ( il faisait partie d'une unité qui était rentrée au Liban), il dormit néanmoins à l'internat et trouva la force de se lever le matin, qui était jour d'épreuve du bac, pour encourager les élèves. Je l'entends encore dire à Moshé : "allez, p'tit Moshé ! Déchire !" en accompagnant la phrase d'un amical coup de pied au derrière.

Le 6 juillet, peu de jours après la fermeture de l'internat, naissait chez nous Ichaï, dont la brit mila eut lieu sur notre magnifique terrasse. Les soldats n'étaient pas encore démobilisés, la guerre n'était pas finie, mais j'avais quant à moi "fini" ma modeste guerre personnelle. Mon oreille se débouchait progressivement, les vacances commençaient, l'internat de la mochava redevenait ce paradis fleuri et protégé du monde, et il n'y avait plus au programme (à quelques examens près...) qu'à s'occuper de deux charmants tout petits enfants.



המגע עם האוניברסיטה, גם אחרי הניסיון של אולפן הקיץ, היה כמו נחיתה על כוכב אחר.

היתה לי הזכות להתחיל את לימודיי בשנה הראשונה בה המחלקה לפסיכולוגיה ישבה בהר הצופים ולא יותר בגבעת רם. הכל שם היה חדש ומבריק. 

את לימודי הב.א. למדתי ב״סנסיה״ שבפריס, בנין קטן יחסית, מטונף, שחור מפיח גזי המכוניות של השלושים שנה האחרונות, מלא בכל מקום בכתוביות ״גראפיטי״ על הקירות. ואז, לא נולדה אומנות הגרפיטי. הם היו מכוערים ללא עוררין. בבניין זה, חלק מהלימודים היו מתקיימים באמפיטראטאות הצרפתיות, החשוכות והמלאות עשן של הסיגריות. האווירה היתה בהתאם. ללימודי הפסיכולוגיה היו מקבלים כל אחד והסינון היה הדרגתי, כך שמספר הסטודנטים בשנה השלישית היה כבר כחמישית מהמספר בשנה הראשונה. 
רק בשלב זה היתה מתחילה להיות אווירה של סטודנטים שמחפשים לעסוק בפסיכולוגיה.

לעומת זאת, היינו בשנה הראשונה למ.א. מחזור של כשלושים סטודנטים שהיו מתנהגים כאילו הם נבחרו בפינסטה, ובמובן מסויים אכן כך היה.
היתה אווירה של קמפוס יוקרתי, בו השיעורים היו מתנהלים בחדרים חדשים, צבעוניים, מוארים. 

בנוסף לזה, ידועה פריס כעיר יפה, אבל כל מי שגדל וחי שם יודע שגם אם העיר יפה, האווירה בה אפורה מאד, ועוד יותר אם הקומפוס הוא בנין שחור וחשוך. 

לא היה כאן מה להשוות עם הר הצופים. 

 הקמפוס החדש היה מחובר לישן, והיה יוצר (עד היום) סוג של מסדרון ארוך מאד המסתרע על פסגת ההר. לאורך מסדרון זה, כל כמה זמן, ישנה הזדמנות לצפות אל עבר העיר והמראה מדהים ביופיו כל פעם מחדש ובאופן קצת שונה, קצת מנותק מהמצב הפוליטי הרווי מחלוקת. 

המראה הזה על העיר, מגבוה, עם התאורה המיוחדת של ירושלים, מילא אותי יום אחרי יום, כל הימים בהם הייתי מגיע לאוניברסיטה.

את ההתחלה שלי במקום, כמובטח וכפי שהתאפשר לי לאור עומס העבודה, עשיתי במחטפים. הייתי מגיע לאוניברסיטה, לאיזה שיעור או שניים, ובורח מהר מאד חזרה לפנימיה עם סיומם.

כך גם למדתי בפריס, כאשר היו לי לימודים משולבים עם עבודה ״דורשנית״.

הפסדתי בגלל זה את הטעימה ה״אמיתית״ את חיי הסטודנטיאליות. את הלימודים עשיתי, ואת החיים חייתי בשלב זה במקום אחר, עם התלמידים של הפנימייה, ועם המשפחה.

בשנה הראשונה, למדתי בעיקר עברית. לא היה לי עדיין פטור והייתי לומד פעמיים בשבוע, בכיתתו של עזרי ז״ל, מורה נפלא, שגם היה ראש לימודי העברית של התקופה ההיא. המון למדתי ממנו, ובעיקר נהינתי מאד ממנו.

במקביל, הייתי רשום במעט קורסים במחלקה לפסיכולוגיה. קורס אחד אצל פרופ׳ לואיס גוטמן, בעלה של היועצת הנ״ל. הוא היווה את האקזוטיות הגדולה ביותר שפגשתי בלימודים אלה. לימודי סטטיסטיקה, ועוד ברמה גבוהה מבחינת ההמשגה המתמטית. גוטמן היה פרופסור אמריקאי למדעי הסטטיסטיקה, שהמציא שיטה לעיבוד סטטיסטי מיוחדת למדעי החברה. כל זה היה עבורי כאילו ללמוד בסין. זכורים לי מספר סטודנטים שהערצתם אותו היתה ניכרת מאד. הם היו מתייחסים אליו כאילו הם מדברים עם ״פרס נובל״. הייתי לגמרי מוקסם מהחוויה. והקורס היה מעניין.

הקורס השני שהייתי לומד בשנה זו היה ה״פרו סמינר״, שהיווה אחת המקלחות החזקות והקשות ביותר שהעניקו לי לימודים אלה. הקורס היה מעין פנורמה לפסיכולוגיה. בשנה הספציפית בה למדתי, לא היו מגמות כפי שהיה קודם לכך, וגם לאחר מכן. לא הייתי לומד ״פסיכולוגיה קלינית״ אלא שכל לימודי המ.א. היו מתנהלים לכולם ביחד, אלה שמייעדים את עצמם לפסיכולוגיה החברתית, התעסוקתית, המחקרית, התפתחותית, או הקלינית. וה״פרו סמינר״ היה נועד לתת לכולם אשנבים מכל העולמות הללו. 
כל מרצה היה מגיע אלינו פעמיים ומשאיר אחריו רשימה ביבליוגרפית מטורפת, כאשר המבחן היה מבוסס בעיקר על הקריאה. בשלב הזה של הלימודים, כל דף במחברותיי היה מלא, בפינה השמאלית העליונה, במילים בודדות : כל המילים שהייתי רושם תוך כדי הרצאה כנדרשות ללמידה. הייתי יושב בשיעור, ומנסה לשחות ולא לטבוע. אחרי זה, הייתי צריך לקרוא וכל הקריאה היתה באנגלית. התוצאות הראו בוודאות את מצבי : לחצי הראשון, התרוממתי עד לציון 34. בחיים, לא קיבלתי ציון נמוך כל כך, ויכול להיות בהיסטוריה של המחלקה לא קרה שניתן ציון כל כך נמוך.

את לימודי הב.א., בצרפת למדתי כמעט בלי להיכנס לאף ספריה. נכנסתי לספריית מרכז פומפידו עת כתבתי איזו עבודה סמינריונית. לכל השאר, לא הייתה נדרשת כלל וכלל עבודה וחיפוש בספריה. היה פחות או יותר עלינו לקרוא את פרויד, ואת מלני קליין. היינו קונים את הספרים, בהוצאת ״ספרי כיס״.

כאן, גיליתי שעבור הקריאה לפרו-סמינר, היה עליי לגשת לספריה המרכזית, להזמין את המאמר, מתוך כתב עת בין לאומי בו הוא כתוב, או מתוך textbook אמריקאי, לא להוציא את הספר -  כי הם ב״שמורים״ - לצלם ולהחזיר. ראתית את כל התאים האישיים בהם היו יושבים הסטודנטים. 

כל זה היה להסתובב על מאדים. 

בשלב זה, עוד לא ראיתי אף סטודנט, כלומר עוד לא התקרבתי די כדי ליצור קשר, ובשלב זה, היה נראה כאילו אף אחד לא רואה אותי. הייתי כאילו אחד המלאכים מתוך סרטו של וים ונדרס ״מלאכים בשמי ברלין״. נמצא, מסתובב, רואה, אך אינו נראה.

נדמה לי שקשריי הראשונים החלו בשנה השנייה, וקשה לתאר אותם כקשרים של ממש.