במקביל לטקסט זה, אני מספר את הצד הישראלי - עברי של אותן שנים. בהמשך לטקסט בצרפתית.
Et ainsi, en août 83, deux ans à peine après nous y être
installés, après qu'un de nos enfants y soit né, après avoir profité des
charmes de l'endroit, plein et pétillant l'année, vide et admirable l'été, nous
le quittions déjà pour notre deuxième maison en Israël, deuxième maison à
Jérusalem.
Nous
laissions derrière nous cette institution qu'était la mochava, Esther la
cuisinière et son équipe, Dani et son éternel seau rempli d'outils à la main,
Rubin le garde de nuit qui nous gratifiait régulièrement - et cérémonieusement
- d'un "vin" (strictement non potable) de sa fabrication, et que -
j'ai un peu honte à le révéler - nous versions fois après fois dans l'évier.
Nous
laissions cette Emek Refaïm en cours de métamorphose, "kafit", le
premier café qui venait de s'y ouvrir et qui n'était encore équipé que de six
chaises keter et trois tables branlantes, la piscine et le cinéma Semadar, le
musée de la nature, la vue sur la muraille et la Dormition depuis notre
magnifique terrasse, et les voisins, Tsion le "shérif anti ashkenaze"
du quartier et sa chevrolet cahotante, Tsvika le "noble" (et
ashkenaze pur sang) directeur du mythique "centre multiculturel pour les
jeunes", Avraham Selah le plombier, les frères Kaara et leur quincaillerie,
la voisine psychologue au sujet de laquelle Dani m'avait expliqué : "il y
a deux sortes : les "psychims" (fêlés en bon français) et les
"loguim" (les "vrais"). Nul besoin de préciser à
quelle sorte affiliait-il la voisine...
Nous
laissions derrière nous des bons souvenirs, et quelques drames aussi, drames de
la vie de l'internat évoqués plus haut , mais aussi drames locaux, tel la
découverte un beau jour de l'été de ce fils d'un des travailleurs arabes de la
cuisine, mort noyé dans le puits qui était sous le batîment "templier",
à l'instar encore à cette époque de beaucoup de maisons de ce quartier. Le père
avait emmené son fils un jour où l'école ne fonctionnait pas, et avait dû le
laisser jouer sans surveillance pendant que lui travaillait. L'enfant avait
probablement ouvert un des soupirails d'accès, s'était penché et était tombé.
Ce fut la police alertée qui finit par le découvrir et remonter le corps.
J'ai
aussi le souvenir de l'enterrement du père d'Esther la cuisinière (et de
Shoulika sa soeur qui servait les repas les soirs) plus comme d'une immersion
ethnique que comme d'un triste évènement . Esther et Dani étaient tous deux des
enfants de ces familles sefarades que l'état d'Israël avait
"généreusement" logés dans les quartiers stratégiques : Mousrara en
bordure de la porte de Damas, Mamilla, face à la porte de Jaffa, Katamon,
rempart humain entre Bet Tsafafa et Jérusalem. Esther et Shoulika, et leurs
nombreux frères et soeurs étaient une famille de
Mousrara, quartier marocain pittoresque s'il en fut, et avaient ainsi grandi
rehov ha "aïn-Heth", la rue la plus proche de la muraille, celle que
les tireurs d'élite jordaniens affectionnaient pour vérifier leur acuité
visuelle, celle dans laquelle il fallait parfois encourir le risque de se faire
atteindre d'une balle ennemie. Le père fut enterré au mont des Oliviers et tout
à la fois, j'accompagnai ces deux femmes dans leur deuil, et je découvrai
encore une nouvelle facette de ce pays encore tellement nouveau pour moi,
enfant de Paris et de sa banlieue. L'exotisme de cet enterrement pour des yeux de
parisiens est à peine descriptible.
L'endroit - le cimetière du mont des oliviers est situé en plein quartier arabe
- est une gravure de Daumier, on s'attend à y croiser Avraham Avinou ou le
prophète Elie à tout moment. J'ai encore le vif souvenir d'un des frères
dispersant comme on chasse des corbeaux le groupe des femmes qui avaient
commencé une sorte de danse rituelle au cours de laquelle elles pleuraient et
se giflaient en rythme, avec en arrière plan les tombes centenaires, le dôme du
rocher, la tombe biblique de Jason, l'église Marie Magdaleine, ses bulbes et
les oliviers millénaires du jardin de Guetsémanie, et la muraille de la vieille
ville de Jérusalem, imposante.
Et
nous laissions tout le vécu de la vie d'internat, où la vie n'a pas
d'interruption, où on rencontre les élèves à toutes les heures du jour ou de la
nuit, et où tous les états d'âme sont forcément perçus par l'un ou l'autre. Le
bureau des madrikhim qui rappelait un peu la salle d'équipe pédagogique des
camps e.i.s, et dans lequel ne se passait rarement plus d'une minute sans
qu'un(e) élève n'y fasse irruption, Monette la secrétaire, le téléphone public
à la disposition des élèves autour duquel gravitèrent tant de drames
émotionnels, les petits chemins reliant un bâtiment à l'autre, la cour d'entrée
et ses panneaux de basket, notre appartement aux hauts plafonds, aux carrelages
arabes et à la petite marche entre le couloir et la cuisine sur laquelle Ayala
se délectait tant, et le jardin embaumant des odeurs des myrthes, des
grenadiers, des oliviers et des géraniums, où nous avions organisé un mariage
l'été 82, et dans lequel nous devions revenir neuf ans plus tard fêter la bat
mitsvah d'Ayala, réception cuisinée et orchestrée par Esther.
Nous
quittions mais je demeurai rattaché au lycée, ayant revêtu les atours de ma
première profession, de laquelle je n'étais pas nostalgique, n'ayant jamais
décidé de la quitter : j'avais reçu 10 heures hebdomadaires d'enseignement des
matières juives.
Je
renouais ainsi avec mes anciennes amours, l'enseignement et en particulier la
rencontre avec les élèves sur les thèmes de l'identité juive.
Sans
m'en rendre compte ni l'avoir voulu, j'obéïssais à la dynamique universelle de
l'enseignement : la poussée vers le haut. J'avais commencé à enseigner aux
enfants, six ans à l'école Maïmonide, quelques cinq ans au talmud Torah, et
voilà que je passais au second cycle, ayant habilement évité ces classes les
plus difficiles que sont 5ème, 4ème, 3ème...
Ici
aussi, comme dans les autres lieux où j'avais enseigné, j'étais libre de toute
contrainte de programme ou d'inspection, particularité qui m'a plus ou moins
accompagné tout au long de ma carrière (j'ai hautement conscience du privilège
que cela représente). Je me souviens être allé voir Maïmon, avec lequel
j'allais partager la noble tâche de l'enseignement des matières juives, et lui
avoir demandé s'il y avait des consignes, un programme. Il m'avait répondu que
j'étais le seul maître à bord de mon vaisseau et quelques minutes après m'être
trouvé désemparé, je me rendis compte que cette situation m'était en fait
idéale.
Cela
me permit de mettre dans cette activité toute ma motivation. J'ai en fait
depuis mon entrée en animation aux e.i.s été énormément investi dans le
challenge de la transmission du judaïsme.
J'ai
déjà raconté dans ces colonnes combien m'ont été importants les enseignements -
pourtant fort différents - de Manitou, de Lévinas, et aussi à cette époque, des
rav Chouchena et Frankforter. J'ai aussi mentionné mon admiration et mon
enthousiasme pour cette formulation d'Ami Bouganim selon laquelle "la
Torah est une affaire trop sérieuse pour l'abandonner aux
ultraorthodoxes".
Je
me sentais un peu comme si j'avais signé un contrat illimité avec le challenge
de la réponse adressée le soir du séder de Pessah'...à celui qui ne sait pas
poser les questions. Il faut susciter ses questions, il faut l'interpeller
assez pour qu'il revienne, lui que la tradition qualifie de "bébé
kidnappé", d'enfant qui aurait été privé de tradition et de transmission.
Ainsi me paraissaient être la plupart de ces élèves, qui ayant grandi en milieu
totalement déjudaïsé, qui tentant au travers de l'éloignement de la maison
familiale de se distancier, qui aux prises avec cette difficile confrontation
entre le monde moderne et cet archaïque judaïsme.
Ma
besace était loin d'être vide. Je disposais de quelques ouvrages et de quelques
approfondissements qui me permettaient de construire des programmes annuels que
je tentais d'adapter à l'âge et au niveau pour chaque classe séparément.
Peu
après mon arrivée en Israël, Eliane Amado Lévy Valensi, que j'eus le privilège
de pouvoir plus tard côtoyer entre les années 1993 et 1996, avait publié le
livre "la onzième épreuve d'Avraham", qui était une élaboration sur
le sens actuel de ce midrach raconté au nom de Rabbi Eliezer, qui découpe
l'histoire d'Avraham en dix parties, définissant dix épreuves. Elle
réfléchissait sur le sens actuel de ces épreuves et en formulait une onzième,
challenge du renouveau de la présence juive en Israël, épreuve dévolue non à
Avraham lui-même, mais à ses descendants, à ceux qui se réclament de lui, et se
trouvent, ici, confrontés à ces canaanéens d'aujourd'hui que sont les
palestiniens. Je me revois lire ce livre dans un autocar, en route entre Jérusalem
et la mer morte, aux débuts de ma présence ici, et alors que Alyat Hanoar avait
organisé une excursion pour ses travailleurs et les emmenait à travers le pays.
Ce voyage fut très important pour moi : il me fit découvrir les internats
(villages d'enfants) israéliens, tout un panorama qui m'était alors inconnu, et
je lus en parallèle le livre d'un bout à l'autre. N'était-ce une forte crise
d'asthme au village d'enfants houpim, à côté de Acco, cela aurait été peut-être
pour moi une des plus riches journées de cette époque.
Ces
mêmes années était sortie aussi en livre une compilation de trois conférences
d'Emile Fackenheim "la présence de D. Dans l'histoire - réflexions après
Auschwitz". Il s'agissait d'une formidable réflexion qui - à l'instar du
livre sus mentionné - me nourrissait intellectuellement, me donnait matière à
enseigner le sujet de façon que je considérais passionnante, et était de taille
à m'accompagner au long cours. Jusqu'à aujourd'hui en fait.
J'avais
déjà à cette époque les lectures talmudiques de Lévinas comme livre de chevet,
et les cours de Manitou, et ceux de Lévinas résonnaient encore dans mes
oreilles.
Je
devais à Lévinas la composante altruiste et éthique présentée par lui comme
centrale, et autour de laquelle je devais dix ans plus tard écrire une thèse de
doctorat, et je devais à Manitou certains enseignements, certaines précieuses
conceptualisations, telles celle du rôle de Yossef auprès des nations, le
passage biblique de la "génisse égorgée" (Devarim 21, 1-9) en
constituant une plate forme d'élaboration, telles tout ce que Manitou m'avait
enseigné sur la fête de Hanouka, la hissant d'un coup du niveau enfant où je
l'avais toujours connue, au niveau adulte, "historiosophique" comme
il disait.
De
plus, un élève de Manitou (Ezra), avait fait paraitre un fascicule qui
présentait un diagramme des 5730 ans de l'histoire du monde, et j'avais encore
frais en mémoire l'étude de quelques midrachim sur plusieurs passages
bibliques, de quelques pages de talmud.
Je
ne manquais ainsi pas de matière. Je m'attelai donc à la tâche avec un appétit
semblable à celui qui me faisait 6 ans plus tôt me préparer à ma classe à
grands renforts de feuilles que je ronéotypais moi-même jour après jour sur la
machine du QG e.i., mais différent ô combien quant au niveau de discours. Je
devais me mesurer avec des adolescents qui se confrontaient à l'aide de tout
leur intellect aux contradictions entre le compte de l'âge du monde d'après la
tradition ou d'après la science, qui se confrontaient à la shoah, au sionisme,
au caractère non actuel de beaucoup d'aspects de la tradition, et qui pour
beaucoup avaient un bagage voisin de zéro ou remontant à leur petite enfance.
Il fallait leur enseigner le calendrier, les patriarches, en donnant à ces
enseignements la dimension adulte.
J'ai
enseigné huit ans au lycée, recevant chaque année entre trois et cinq classes
selon les années. Autre privilège de ma carrière, j'ai rarement eu plus de
vingt élèves ensemble, et les classes que j'avais étaient parfois de moins de
dix élèves, avec lesquels chaque rencontre était pour moi comme un défi, celui
de leur communiquer ce gout que la Torah a toujours laissé à mon palais, et
celui de me mesurer à leurs questions et à leurs objections, qui étaient un peu
des échos aux miennes, intérieures.
J'ai
très tôt, et jusqu'à aujourd'hui, été impressionné par la richesse de ce
bagage, du talmud et du midrach autant que de la Torah, je les ai toujours
ressentis comme des puits intarissables d'eau de jouvence, et de profonde
sagesse, et le mérite que j'attribue à ces maîtres de l'antiquité (que Lévinas
appelait "les docteurs du Talmud"), ainsi qu'à ceux qui ont été les
miens, n'est pas tant par le contenu de leurs enseignements que par le fait que
j'ai reçu d'eux la capacité de goûter chaque fois que je les approche de
nouvelles facettes de la sagesse qu'ils recèlent.
J'ai
aussi très souvent bénéficié moi-même, et en premier, de ces efforts que je
faisais pour susciter puis répondre aux questions, y découvrant alors telle
conceptualisation, tel hidoush. Tous ces hidoushim ou conceptualisations
n'étant nullement des prouesses intellectuelles, mais de nouvelles façons de
faire le lien entre cette histoire multimillénaire, ce bagage que l'individu né
en France au 20ème ou 21 ème siècle a si facilement tendance à considérer comme
éculé, dépassé, et le monde dans lequel nous vivons.
A
l'instar d'aux e.i.s je sentais que le lien entre ces élèves et le judaïsme
passait beaucoup par moi. J'étais là pour leur apporter des connaissances mais
pour leur procurer un lieu de confrontation, un lieu de réflexion entre leur
vécu séculier et ce monde tellement riche mais qui leur était tellement
étranger.
Les
cours m'ont été très interessants, très enrichissants, à d'assez rares
exceptions près. J'ai eu de nombreux contacts avec bon nombre d'élèves avec un
certain nombre desquels facebook donne l'occasion de réguliers et affectueux
échanges vingt et trente ans plus tard.
Etre
prof. est une toute autre posture que celle de cotoyer les élèves à l'internat.
Une toute autre relation aux élèves, une autre situation professionnelle, qui
met en relation avec plus d'adultes, qui permet de connaître moins bien les
interlocuteurs.
Deux
parties non négligeables de cette facette sont les rencontres informelles dans
la salle des profs, et les réunions fotmelles que sont les conseils de classe.
Ces deux n'ont aucun rapport ni avec le vécu de la salle des madrikhim de
l'internat, ni avec celui des réunions d'équipe du même lieu. C'est presque
comme si on comparait la table familiale à la cantine. La première est intime,
on parle et on est AVEC les élèves, la seconde est le lieu où les adultes
parlent DES élèves.
J'entrerai
un peu plus dans l'ambiance du lycée, scène, salle et coulisses, dans un
prochain texte.
המרכיב המרכזי ללימודי
המ.א. בפסיכולוגיה היתה בוודאי הכניסה לעבודה הקלינית. אני ייחסתי רצינות רבה - עד
היום - לחלק התיאורטי של הלימודים, אבל כמו רוב הסטודנטים של מגמה זו, ניגשתי
ללימודים כמקפצה וכהכנה לעבודה הקלינית.
שנתי השלישית ללימודי
המ.א. התנהלה רובה ככולה מחוץ לאוניברסיטה העברית.
מכיוון שהייתי למעשה
משולב בפרקטיקום שהוגדר כ״שיקומי״ ( הוא בהמשך הוגדר בדיעבד כקליני, בעיקר בגלל
שהוא כלל כל מה שכלל פרקטיקום קליני), נדרש ממני ללמוד שני קורסים שיקומיים
באוניברסיטת בר אילן, והם מנעו ממני השתתפות בקורס הקליני של שמואל ארליך, כך שאני
לא זוכר אם למדתי קורס כלשהו בשנה זו בהר הצופים. למדתי יום בשבוע בבר אילן. זה
השלים את הקליטה שלי, זה הכיר לי קמפוס אחר, אווירה אחרת. לצערי זה למעשה לא לימד
אותי כלום אבל לא נורא.
למזלי, הייתי משולב
להדרכות על פסיכודיאגנוסטיקה עם עוד ארבעה שהיו במקומות פרקטיקום אחרים, וזה היה
החיבור היחיד שלי עם הסטודנטים מהמחזור שלי לשנה זו.
לגבי הפסיכותרפיה
והקריאה התיאורטית, הכל התנהל בכפר שאול. הייתי בהדרכות של פסיכולוגים קליניים
מוסמכים למדי, והייתי בסמינר ביחד עם מתמחים ופסיכולוגים מוסמכים. שם למדתי הכי
הרבה. מתכונת זו היוותה לי המגע הראשון עם המקצוע, עם ההדרכות, עם הסמינרים, עם
בעלי מקצוע.
המגע הקליני הרשמי
הראשון שהיה לי היה עוד בשנה השניה, במסגרת הקורס של שלמה קוגלמס, ״מחקר
בפסיכופתולוגיה״. היינו קבוצה מצומצמת של סטודנטים, כל אחד מאתנו היה משולב
בשדה קליני אחר, וכתוצאה
מזה, היה עושה את המחקר שלו בתחום אחר. נפל בחלקי להתלוות לפסיכיאטר נחמד
וחביב מאד, שהיה אז עולה חדש בעצמו, ושהפך מהר מאד למנהל התחנה בה התנסיתי. נפגשנו
אבל מפגש ראשון בחדר שלא היה גדול הרבה מחדר השירותים, בתוך הבנין הצר והצפוף
שברחוב הקטנטן על שם שמעון החכם. כבר אז, תחנה זו שרתה בעיקר קהל חרדי והמקום נראה
לי ביום זה - ובהמשך - כולו בצבעים של שחור ולבן. ד״ר גרינברג סיפר לי שהוא התמחה
בטיפול התנהגותי ל OCD
מעצם היותו יהודי דתי : ״למדנו כבר בהר סיני שכיוון הזרם הינו ״נעשה ונשמע״
אמר לי״. והמשיך : ״היינו, ממה שאנחנו עושים נובעת הוויתנו״. הוא הוסיף עוד
שהוא לא מתכוון כלל וכלל לכפות עליו לטפל בשיטה התנהגותית והוא מסר לי פציינט.
פציינט זה היה איש חרדי בשנות השלושים שהיה סובל מתסמונת OCD בעלת גוון דתי בלבד : הוא
היה רוחץ ידיים עשרים פעם ביום, וכל פעם במשך דקות ארוכות, אך מחשש שידיו לא מספיק
נוקו אחרי עשיית צרכיו וזה פוסל אותו מאמירת תפילה. בנוסף, הוא היה אומר בוקר וערב
קריאת שמע במשך זמן רב, ותוך חזרה עוד ועוד על משפט זה, מחשש שלא אמר אותו עם
הכוונה הרצויה, ועל אף שהוא ידע על איסור להגיד את המשפט יותר מפעם אחת כל פעם.
הוא היה נשוי ולו כבר שני ילדים, אך הוא היה עמוק מאד בתוך התסמונת ובתוך הסבל
הנובע ממנה.
נפגשנו פעם בשבוע נדמה
לי במשך שנת הלימודים כולה. היינו יושבים בחדר הקטנטן בו פגשתי את דוד גרינברג
בפעם הראשונה ונושא הטיפול ההתנהגותי לא חזר אלינו כלל. אני לא זוכר כל כך באיזו
תדירות קיבלתי הדרכה, ואני לא כל כך זוכר מה היה החלק המחקרי של כל העניין. אני גם
לא יודע כמה עזרתי למטופל שלי, מלבד העובדה שהוא חיפש אותי כמה שנים לאחר מכן
וביקש להתחיל עימי טיפול באופן פרטי. זה מתחבר למחשבות לגבי הכשרת הסטודנטים
לעבודה הקלינית. אני בעיקר יודע כמה נסיון טיפול זה תרם לי מבחינת כניסה לעולם
ההקשבה וליווי פציינטים. בנוסף התלוותה לי הפתעה נעימה וחשובה : לקראת סוף השנה,
דוד גרינברג סיפר לי על פרויקט שלו ושל עוד פסיכיאטר, לכתוב מאמר על מחלות שגוונן
דתי, והוא מציע לי להיות חלק, לכתוב שליש מהחלק התיאורטי, ולתאר את המקרה בו
טיפלתי. כתבנו את המאמר, והודות לדוד גרינברג שהיה בעל ניסיון רב בנושא, התפרסם
המאמר ב״כתב עת״ בין-לאומי בעל יוקרה. הדבר שימח אותי מאד אך גם שרת אותי כי
בזכותו קיבלתי תשע שנים מאוחר יותר פטור מישיבה על ספסל הלימודים עת התחלתי לעבוד
על הדוקטורט. המאמר אמנם התפרסם לפני כמעט 20 שנים, הוא עדיין מצוטט לא מעט וזה
באמת היה בלתי צפוי לגמרי, לפחות על ידי.
כך יצא שניסיון קליני
ראשון התנהל כמעט בלי מגע עם האווירה המקצועית, ובצורה כזו שלהדרכה היתה חשיבות
כמעט שולית. יש לזכור שההתנסות הטיפולית הייתה למעשה סוג של בונוס שאני ספק קיבלתי
ספק יצרתי לעצמי. מלכתחילה לא דובר על מסגרת של פרקטיקום או אפילו של מיני
פרקטיקום.
הניסיון הקליני השני
היה כמעט הפוך בכל הבטיו. הוא התנהל שנה לאחר מכן, בזמן הפרקטיקום, שאת הכניסה
אליו מאד הקשו עליי כפי שסיפרתי בפרק הקודם, ואותו עשיתי חצי מהזמן במחלקת שיקום
בתוך בית החולים לחולי נפש ״כפר שאול״, וחצי ב״מעון ירושלים״ שבשכונת תלפיות.
ה״פרקטיקום״ היה כצלילה
למים עמוקים. ״כפר שאול״ שהיה אז עדיין מחוץ לגבולות העיר ירושלים הינו הכפר
הפלסטינאי ״דיר יסין״ בו כוחותנו ביצעו טבח במלחמת השחרור. האגדה מספרת שהמקום
הוסב לבית חולים פסיכיאטרי מתוך כוונה תחילה למנוע נקמה, מתוך ידע - או הנחה -
שהערבים לא ינקמו בחולי נפש.
המקום, שלושים וחמש שנה
אחרי ארועים אלה, היה עדיין כפר, הבתים היו עדיין הבתים של דיר יסין, לא צמחה חטה
אבל השדרות/הרחובות נשמרו.
והחולים, היו אלה שכל
העולם מכיר אחרי צפיה ב״קן הקוקיה״, או ״שאטר איילנד״. אני זוכר את הביקור שלי
הראשון במקום. דורון, הפסיכולוגית שקיבלה אותי תחת חסותה לקחה אותי לביקור היכרות.
עברנו ברגל לאורך כל הכפר, מחלקה מחלקה, שביל שביל. פה ושם התקרב אלינו חולה ומי
הביט בנו מי יצר קשר, מי ביקש אש לסיגריה שלו, מי ביקש סיגריה. לא היה זה המגע
הראשון שלי עם עולם המחלה הכרונית, אחרי ההתנסות שלי שנה קודם לכך במועדון ״אנוש״.
בסוף הביקור, דורון שאלה אותי אם מפחיד אותי להסתובב במקום ואני זוכר שקיבלתי את
השאלה בהפתעה. לא חשבתי לרגע שאוכל להרגיש פחד. לא הרגשתי פחד. הרגשתי כמובן גלים
של רגשות מכל מיני סוגים, אבל הפחד לא היה ביניהם. הרגשתי סימפטיה. זה היה עבורי
כניסה לעולם חדש. עד אז - והיו מאחורי כ 10 שנים של עבודה - עבדתי עם ילדים
ומתבגרים בלבד והגיל הממוצע בכפר שאול היה בטח מעל חמישים. זה היה חדש מאד אך לא
מרתיע יתר על המידה. לא בחרתי להיות במקום הזה וקיבלתי על עצמי ללמוד ממה שיפול
בחלקי, במיוחד אחרי הניסיון המר של הקיץ הקודם.
מעון ירושלים היה בעל
מראה ואווירה דומים לגמרי לכפר שאול, עם אולי הבדל קטן שהגיל הממוצע של החולים היה
נמוך בהרבה. המעון היה עדיין מקום אשפוז אך הוא היה מעין שלב מתקדם יותר ביחס
למחלקת שיקום באשר לקרבה לקהילה, לעולם החיצוני.
אם היו שייכים למחלקת
שיקום חולים שמאחוריהם שנים ארוכות של אישפוז בבית החולים, היו נמצאים במעון חולים
שלרובם מאחוריהם אשפוז קצר בהרבה. עובדה זו אבל לא השפיעה על האווירה. החולים היו כמו בכפר שאול
בחוסר מעש
התנסיתי בשנה זו עם
מגוון רחב של חולים, מגוון רחב של מגעים קליניים, ומגע כמעט ראשון עם צוות של
ישראלים.
לא נראה לי שאיש ידע
להעריך מה כלל התנסות זו, כמה היא היתה מסיבית, כמה היא הכניסה אותי חזק גם לתוך
המקצוע, אך גם לתוך החברה הישראלית.
ככתוב בפרק הקודם, יש
לי עדיין בקורת לא מעטה על כל עולם המבוגרים ואנשי מקצוע (בתחום הפסיכולוגיה,
המבוסס על אלטרואיזם, אמפטיה ועוד מושגים גבוהים מעין אלה) שלמעשה לא ראו כמה
הייתי בצלילה, והיוצא היחיד מכלל זה היה המדריך האישי שלי לפסיכותרפיה, ד״ר מיכאל
שושני, שהוא האדם היחיד שמצא לנכון להגיד לי על זה משפט מחמם, וגם התייחס אליי
לאורך כל השנה על פי מבט אמפטי מבין. כמה שהדבר מפתיע, יחס מעין זה הינו רחוק מאד
מלהיות שכיח, והשאלות אודות עובדה זו נשארות פתוחות ונוקבות : מסתבר שאלה העוברים
בהצלחה את כל המחסומים אל המקצוע אינם בהכרח מתאפיינים לא בהבנת הזולת ולא אולי
אפילו ביכולת לראות אותו.
בדיעבד אני מודה על כך
שהאוניברסיטה לא איפשרה לי לעשות את הפרקטיקום ב״עליית הנוער״. נדמה שזה היה
בוודאי מקל עליי, להישאר באווירה שהתחלתי ללמוד אותה דרך עבודתי ב״מגמה הצרפתית״,
אבל הייתי מתקרב וטועם הרבה פחות את העולם הקליני האמיתי, שהפסיכיאטריה היא חלק
חשוב מאד ממנו. והתוספת היתה היכרות עם עולם מקצועי שאיננו עוסק בחינוך.
מחלקת שיקום, בניהולה
של ליאורה, עובדת סוציאלית וותיקה ומנוסה, היתה מחלקה מזן אחר. מחלקה לא בניהול של
פסיכיאטר, ובעיקר מחלקה שתיפקודה שוויוני. סטטוס הפסיכולוגים היה כסטטוס האחיות,
גם במישור חלוקת המטלות, גם במישור הטיפולי. כולם היו מטפלים, כולם היו שייכים
לצוותים שתפקידם היה ביקור בבתים של החולים שעדיין שייכים למחלקה וכבר מתגוררים
בחוץ, בקהילה. וכולם היו משתתפים בפעילות המחלקתית ה״לא פסיכותרפויטית״, כלומר
העברת חוגים, או קבוצות, או בילוי שעות סוף יום עם החולים.
מאד נהניתי מאווירת
המחלקה, מניהולה של ליאורה (דבר שלא כולם היו שותפים לו בלשון המעטה), הכרתי עולם
רחב. את פמלה העו״סית, את ד״ר מוסקוביץ, הפסיכיאטר, את דורון ואת ורדה, שתי
הפסיכולוגיות שעבדו בשנה זו, ועוד אנשי צוות שהשם שלהם לא קופץ לי לזכרון, על אף
שאני רואה את פניהם.
ובעיקר הכרתי אנשים
שנפל בחלקי לטפל בהם. אם זה היה טיפול פסיכותרפויטי, זו כבר שאלה אחרת. אחזור על
דברים חשובים אלה.
במקביל, המשכתי לעבוד
ב״מגמה הצרפתית״ של עלית הנוער. אך, על מנת לפנות זמן לפרקטיקום, עברתי מתפקיד
מנהל פנימיה לתפקיד מורה למקצועות היהדות. אני מספר דבר זה בטקסט הצרפתי הצמוד
לטקסט זה. יש נתק בין הטקסט העברי לבין הטקסט הצרפתי, וזה מבטא את המציאות דאז.
היה נתק מוחלט בין שני עולמות אלה. את החיבור התחלתי לעשות מאוחר הרבה יותר, כעשר
שנים אחר כך.