mercredi 30 septembre 2020

Sur l'origine du nom Pisanté על מוצא השם משפחה פיזנטה

 

Petit récapitulatif de recherche des origines du nom Pisanté  :
 

Texte bilingue -טקסט עברי-צרפתי

תמצית תוצאות החקר הלא מקצועי שערכתי על מקורות שם המשפחה שלנו :


A la différence de celui qui nait Dupont ou Goldberg, patronymes dont l’origine est évidente, celui qui naît avec un nom que personne d’autre ne porte (et en France, je n’ai jamais connu d’autres Pisanté que dans ma famille) est naturellement poussé à s’interroger sur l’origine du nom. Le point de départ auquel je me suis trouvé confronté est celui de l’ignorance complète, de l'énigme absolue. Je ne suis pas le premier à avoir posé la question, je suis à peu près sûr que mon père l’avait posée, mais lui et moi n’avons pas eu de véritables réponses, n’avons entendu que des suppositions :

אם למי שמסתובב עם שם ברור כגון כהן או גולדברג, או פרנקפורטר אין שאלות על מקור שמו, מי שנולד בארץ בה הוא האדם היחיד הנושא שם מסויים, מובל אוטומטית לשאלות אטימולוגיות. ידוע לי שהנרי (אבי עליו השלום) שאל את עצמו ואני שאלתי את עצמי כל אורך הדרך, גם ביני לבין עצמי, גם בעקבות הערות/שאלות/השערות של הסביבה.


  • Mon grand-père qui avait dit que quand on appelait les Pisanté à la Torah en Turquie, ils étaient « ben peshat » et donc, l’origine du nom était probablement le métier de changeur de monnaie (peshat comme pesetas),  
  • Yaakov Pisante de Rishon letzion tient de son père la même hypothèse (il est hispanophone, prononce son nom Pissanté et dit que l'origine du nom serait  "pesante" comme pour désigner en espagnol celui qui pèse), l'origine du mot pesetas…
  • Ruth Rachelberg, spécialiste universitaire israélienne de littérature séfarade et qui affirmait que l’origine du nom était la ville de Tolède,
  • Certains qui avaient émis l’hypothèse de Byzance→ Byzantin→ Pisanté..
  • Et rapportons aussi l'hypothèse du rédacteur de l'encyclopédie "arzé levanon", Moshe Wanono, qui voit dans certain poème l'indication que le nom Pisanté renverrait à la colombe . Je n'ai pas encore trouvé le dit poème ni élucidé cette hypothèse..

 

...et je me sens quant à moi assez tenté d’opter pour une hypothèse « Pise-Byzance » pour plusieurs raisons :


  • il y avait à Constantinople du moyen âge (années 1100-1200) trois quartiers dans lesquels vivaient des juifs au sud de la corne d’or, un de séfarades espagnols (déjà avant l’expulsion de 1492), un de vénitiens et un de pisans, et il y avait au nord de la corne d’or, dans le quartier Pera nommé aujourd’hui Galata un quartier de juifs mizrahim-égyptiens et byzantins (romaniotes) . Il y a eu plusieurs vagues, de quartiers qui ont brûlé, d’où les juifs ont été chassés au fil des guerres et des changements de souveraineté, en particulier le quartier pisan qui fut incendié en 1203, et une nouvelle fois quelques années plus tard, provoquant des déplacements de sa population. 

  • David Jacoby (historien de l'université hébraïque de Jérusalem spécialisé dans l'histoire des juifs balkans et auteur de très nombreux articles sur le sujet) a retrouvé des contrats d'achat de maisons, par des pisans, dans le quartier de Pera. Par ailleurs, le statut pisan était très auto valorisé et il est bien possible que cela ait poussé des exilés à se parer de leur provenance, ou à être désignés par leur provenance. Le même Jacoby dit qu'on ne trouve plus trace de commerce avec des pisans passé 1390, ce qui pourrait indiquer qu'à cette époque le quartier fut habité par d'autres habitants et que l'identité pisan ne fut plus qu'un souvenir à garder. J’imagine donc aisément qu’un pisan qui arrive dans un autre quartier, Kuzkunjuk par exemple, alors village sur la rive asiatique du Bosphore, peuplé essentiellement de juifs et dans lequel se seraient installés les sefaradim à leur arrivée d’Espagne, puisse être appelé Pisanté, ou décider de se faire appeler ainsi, peut-être même en double souvenir, de Pise et de Byzance, deux nationalités déchues, à l'époque où les juifs romaniotes se sentaient un peu malmenés par cette vague d'immigration de juifs d'Espagne qui les a finalement noyés, peut-être dans un accès de créativité…même si la créativité n'était pas trop en vogue dans cette période de l'histoire du monde. 




  • le Bosphore et Istanbul vus depuis Kuskunjuk. הבוספורוס והעיר איסטנבול, מבט מקוזקונג'וק


  • De la même manière, la terre d’Israël ayant été incluse dans l’empire ottoman à compter de 1244, il est possible d’imaginer que d’autres pisans aient pu aller se réfugier jusqu’en Bulgarie ou en Israël, ce qui expliquerait la présence de Pisanté aussi à Tsfat et à Jérusalem (comme en attestent le "livre des envoyés d’Israël" qui mentionne deux Rabbi Pisanté, un né en 1540 environ, l’autre en 1820 environ, et l’encyclopédie « Arzé halevanon » qui fait mention de cinq rabbis Pisanté supplémentaires au fil des siècles, les cinq ayant vécu en Israël).

  • Renforce cette hypothèse l’opinion d’Avshalom Kor, spécialiste de la langue hébraïque, dont personne en Israël n’ignore le nom et les capacités, en matière d’étymologie de l’hébreu en général et des noms en particulier, consulté sur le sujet, et qui rattache le nom Pisanté à Pise,

  • Renforce cette hypothèse le type nettement italien de plusieurs des membres de la famille (Jacques, mon grand père, Rebecca) et cela va dans le sens de ce qu'écrivait Moïse Franco en 1897, dans son "essai sur l'histoire des israelites de l'empire ottoman depuis les origines jusquà nos jours".

  • Renforce cette hypothèse le résultat de mon analyse de salive par ancestry qui me gratifie de 9% d’origine italienne contre 0% espagnole

  • Renforce cette hypothèse le fait que le nom Pisanté ne figure pas sur la liste des noms des ressortissants espagnols potentiels publiée par le ministère espagnol des affaires civiles.

  • S’oppose à cette hypothèse l’affirmation de ma cousine Cela d’Istanbul qui véhicule la tradition que les Pisanté sont des séfarades d’Espagne,

  • S'oppose également à cette hypothèse la lecture "Pissanté" (et donc hispanophone ) du nom.

  • Mais je peux comparer à ce sujet ma propre expérience d’un grand-père qui ne m’a laissé aucune tradition en ladino (mais je sais de source sûre qu'il parait ladino parfaitement. Néanmoins, il semble que la langue de la famille était plutôt le français), avec par exemple d’autres traditions de juifs turcs qui ont reçu encore et encore maintes recettes de cuisines ou traditions en ladino.

  • Et mon grand-père en arrivant en France, se fait appeler Pisanté (et non Pissanté), de même qu'est inscrit sur la tombe de Bekhor "Pizante", de même que les rabbins mentionnés au fil de l'histoire portent en hébreu le nom "Pisanté" (c'est-à-dire avec un "zaïn" et non avec un "samekh",

  • Et renforcent enfin l'hypothèse d'une origine Pizanté-Pizanty (plutôt que Pissante) les nombreux personnages que l'on trouve en sollicitant google en hébreu (joueur de foot, joueur de basket, professeur au technion, professeur en stomatologie, avocat, prof. de Feldenkreiz, tourneur professionnel et autres), ainsi que dans le domaine du judaïsme (un Reuven Pizanty qui écrit des livres de commentaires de la Torah, un David Pizanti parmi les enflammés du troisième temple..ceci pour Israël. En faisant la recherche en lettres latines, on trouve aussi une Nathalie Pisante, sculptrice, en Grèce…

  • Facebook est aussi relativement rempli de Pisante et de Pizante et il me semble que les premiers sont surtout italophones, et non juifs, tandis que les seconds sont plus hispanophones , et aux USA ou en Amérique, et juifs pour une assez grande partie d'entre eux.

  • Tout ceci atteste d'une assez large présence du nom en Italie et aux USA, mais aussi semble renvoyer à une présence en particulier dans l'ancienne Asie mineure (Turquie, Rhodes, Grèce, Egypte, Israël et Bulgarie). De plus, existe une compilation des rabbins "babyloniens" (c'est-à-dire étant arrivés à Jérusalem d'Irak et alentours) dans laquelle figure au moins un Pisanté.

 




נוכחתי לגלות שנקודת המוצא ביחס לחיפושים אודות השם פיזנטה היא אי ידיעה מוחלטת.

·         הנרי אבי קיבל מאביו את התשובה : ״כשעלו בני המשפחה לתורה, היו קוראים להם ״בן פשט״ וזה אולי מתחבר למילה הספרדית ״פסטה״ שמשמעה מטבע כסף, דבר שאולי נובע מזה שהפיזנטה הראשון התעסק - כמו הרבה יהודים - בסחר של כסף, חלפנות.

·         יעקוב פיסנטה, מראשון לציון, בן דוד רחוק, קיבל מסורת קרובה : מקור השם במילה "פסנטה" שבספרדית משמעה "לשקול", כשם שניתן לאדם שעיסוקו שקילה, שקילה של כסף...מקור שמד דומה ומוביל אף הוא למילה פסטה..


 כשהגענו ארצה מצאנו עוד מספר לא מבוטל של אנשים בעלי אותו שם (או בווריאציות קלות, פיזנטי למשל), רשימה ארוכה למדי אפילו. הייתה למשל חנות של מוכר שעונים/תכשיטים פיזנטי מול הדואר המרכזי בירושלים, ברחוב יפו, הייתה רופאת פה לסת בהדסה בשם פרופסור פיזנטי. וחיפוש בגוגל מעלה עוד הרבה בעלי אותו שם. אלה מהחנות וגם הרופאת שיניים היו מבולגריה. אחרים הם מרודוס, ממצרים, היה שחקן כדורגל ידוע בעל אותו שם, וגם כדורסלן, ויש חרט ידוע בשם פיזנטי. ויש ראובן פיזנטי אחד שגם כותב ספרים בנושאים של יהדות, ויש דוד פיזנטי אחד בין פעילי הקמה מוקדמת של בית 

המקדש השלישי.

גם מצאנו קרובי משפחה, והם הגיעו ארצה מארגנטינה – אחרי שהיגרו לשם מתורכיה -  והם כותבים את שמם "פיסנטה". הם צאצאיו של יצחק (שהיה אחיו של יעקוב, סבא רבה שלי) וכתבתי לעיל מה השערותיהם על מקור שמם,

 אבל טרם נמצא מקור מוצק לשם.

 פרופ׳ רות רחלברג, המנוחה, שהיתה מומחית לספרות ספרדית, וליהדות יוצאי ספרד באוניברסיטת בר אילן, ידעה להגיד שבאופן וודאי מקור השם הוא בעיר טולדו שבספרד.

 ברם, כאשר ממשלת ספרד פירסמה לפני מספר שנים את רשימת שמות המשפחה של אלה שיכולים לבקש אזרחות ספרדית, על פי היותם צאצאים של מגורשי ספרד, השם פיזנטה לא היה ברשימה.

 

Et donc. En l’absence de certitudes, il faut faire des choix. Comme je l’ai écrit, l’hypothèse Pise-Byzance est celle qui me plait le mieux. Je ne me sens pas espagnol, et les analyses historiques que j’ai lues, en particulier dans les nombreux articles de David Jacoby, me permettent de tenter de reconstituer comme un itinéraire des Pisanté au fil des siècles, englobant l’Italie, la Turquie, Jérusalem, la France, itinéraire par des lieux que j’aime, ayant comme une sympathie pour le judaïsme italien, pour la Turquie (sympathie teintée de craintes vis à vis d’un peuple que je vis comme très agressif, malgré la douceur de sa cuisine), ayant conservé un fort attachement à la France où j’ai encore de la famille ainsi que de très bons et chers amis, aimant trouver la trace de plusieurs Pisanté ayant vécu au fil des siècles à Jérusalem où je vis depuis presque quarante ans.

 

ולעניות דעתי, אני מרגיש נמשך אל המקור האיטלקי-טורקי מקורי, כלומר אני נמשך לראות את השם "פיזאנטי" כנובע מ"פיזה" (העיר) ומ"ביזנטיום" (שמה הקדום של איסטנבול), בעיקר בעקבות קריאת מאמריו של פרופסור דוד יעקובי מהאוניברסיטה העברית בירושלים שכתב עשרות מאמרים בנושא יהדות טורקיה ויוון, מימי הקדם ועד היום.

 

הוא מספר כיצד עד לשנת 1390 היה בקונסאנטינופוליס, רובע של יוצאי העיר פיזה שבאיטליה, ושיש עדות ליהודים ביניהם. רובע זה היה סמוך לרובעיו של יוצאי וונציה. והייתה גם פעילות מסחרית ענפה לתושבי שני רובעים אלה, וגם תחרות ביניהם. ההיסטוריה של העיר כללה לא מעט כיבושים, מצורים, מלחמות, ולמשל רובעיו של יוצאי פיזה הוצת מספר פעמים, פעם אחת זכורה לשמצה בשנת 1203. יעקובי מספר על תושבים שעברו את "קרן הזהב" והלכו להתיישב בשפה הצפונית שלה, ברובע שנקרא אז פרה, ונקרא היום גלטה.

 

אני מסתדר יפה עם השערה לפיה היו כבר יהודים בקונסטנטינופוליס עוד לפני גירוש ספרד, ואני מדמיין יהודי אחד, או יותר מאחד שעבר מהרובע האיטלקי הזה אל החלק האסיאטי של הבוספורוס, והגיע לכפר קוזקונג'וק, שם הייתה כבר קהילה יהודית, והוא החליט לשמר את מקורותיו וקרא לעצמו פיזנטה (או פיזאנטי), על שם פיזה, או שמא קרא לעצמו כך, או שקראו לו כך, כתערובת של יוצא פיזה ויוצא ביזאנטיון, שהיה שמה של העיר עוד הרבה לפני כן.

 

תומכת בהשערה זו (שקוראת תגר להשערה ה"ספרדית") עובדת איזכורם של לא פחות מחמשה רבנים בשם "פיזאנטי" .באנציקלופדית "ארזי הלבנון", איזכורם של עוד שניים בספר שלוחי ארץ ישראל (שד"ר

 

 וגם תומכים בדעה זו ד"ר אבשלום קור ומשה פרנקו  שכתב ב1897 את הספר הראשון בדבר הסטוריית היהודים באימפריה האותמנית..

ובמצב בו אין לך מסורת מוצקה, או וודאות,

 

אני בחרתי בהשערה הזאת בגלל תחושת בטן, לפיה אני לא מרגיש ספרדי מספרד. ועל אף דעותיהם של צ'לה מאיסטנבול, אלמנתו של מימי, שהיה נכדו של בכור פיזנטי מקוזקונג'וק, ועל אף המסורת שאבי שמע מאביו, ועל אף דעתו של יעקב פיסנטה (פסטה – המטבע הספרדי), אבל אם מקור השם היה "פיסנטה", למה היה סבי קורא לעצמו בצרפת "פיזנטה", ולמה נקראו כל הרבנים האלה "פיזאנטי" ?

 

גם בגלל שאחרי שמסרתי דגימת רוק ל"אנססטרי" הם ייחסו לי 9% שורשים איטלקיים ואף לא 1% שורש ספרדי מספרד, וגם בגלל ששת הרבנים, עליהם אני אפרט קצת בהמשך.

 

מי שמחפש Pisante  ב FB ימצא בעיקר איטלקים, רובם ללא קשר כנראה עם העולם היהודי. מי שמחפש Pizante באותו מקום, ימצא הרבה אמריקאים, מצפון ומדרום אמריקה, לנראה שלרוב יש קשר עם היהדות.

 

נוסף לכל זה, עליי להוסיף אנקדוטה : אבי הפך עם הגעתו לירושלים ליהודי הרבה יותר הדוק מכפי שהוא גדל בפריס. עם השנים הוא עשה עצמו קבוע במספר בתי כנסיות בעיר, וכולן היו בתי כנסיות בבליים. על אף שהכרנו מקרוב מאד את נוסח יהודי צפון אפריקה, לא נמשכנו אליו, לא הוא ולא אני. לפעמים, קול האינסטינקט גם מדבר.

 

Appendice :

 

A.    les sept Pisanté mentionnés dans l’encyclopédie des Cèdres du Liban .

 

Rabbi Moshé Pisanté. Le plus sulfureux des quatre, mais aussi le plus ancien. On pourrait dire qu’il est « premier du nom », on le trouve mentionné en de nombreux endroits, du fait des livres qu’il a laissés, certains lisibles aujourd’hui, certains disparus. Prof. Spiegel de l’univ. Bar Ilan a consacré une recherche sur son livre, "Houkat haPessah", qui est un commentaire sur la hagadah de Pessah’, imprimé pour la première fois...en 1565 à Constantinople, réédité peu après à Salonique, et réédité à Jerusalem....en 1998 !

Ses autres livres sont : « la maison de prière » commentaire sur la prière, un commentaire sur les pirké avot - disparu, un commentaire sur le traité kidoushin - disparu, « le livre du pauvre, commentaires sur divers sujets »- disparu, « zera kodesh » commentaire sur le "zeraïm » du talmud de Jérusalem - disparu, « ner mitzva  » commentaire sur les mises en gardes de Shlomo Ibn Gvirol, « yesha Israël » commentaires sur la fête de Souccot,

 


R. Moshé Pisanté est aussi au nombre de ceux que l’on a appelés « shloukhim derabanan » (envoyé des rabbins), il figure comme ayant été basé à Safed, et....capturé en compagnie de deux autres juifs par des brigands turcs qui l’ont finalement assassiné - à 33 ans ! en 1573 - alors qu’une somme d’argent était en route pour tenter de le sauver. Le titre de « rabbin de grand chemin » lui revient de plein droit. Un rabbin dont l’érudition a eu un impact plurimillénaire, mais qui n’a eu que vie de vagabondage, errance et pauvreté, qui ne s'est trouvé "envoyé" apparemment que par lui-même et sa situation économique catastrophique, comme il en atteste lui-même dans une de ses introductions à ses livres, et qui n’a pas établi de famille.

 

Rabbi Yossef Pisanté qui semble avoir vécu au XVIIème siècle , à Jérusalem, célèbre pour sa h'azanout.

3.Rabbi Haïm Moshé Pisanté, lui aussi « envoyé rabbinique », de qui on trouve la trace en particulier au Maroc, au XIXème siècle, 1838-1857.

Rabbi Yehouda Yehoshua ben Haïm Pisanté, rabbin à Constantinople, est passé en 1877 puis a exercé à Jérusalem jusqu’en 1915 environ.

rav Ytshak Haïm Pisanté(1876-1930) Jérusalem, fils du précédent, dayan.

Rabbi Yehouda ben Ytshak Haïm Pisanté, Jérusalem, fils du précédent

B..   Les 360 fois où le nom Pisanté (פיזאנטי) est référencé dans une banque de données de livres traditionnels (אוצר החכמה), il s'agit des mêmes six cités ci-dessus, mais c'est une attestation de la valeur de leurs propos, suffisamment lus, estimés et retenus pour être cités..

  

נספח.

 

א.      שבעת רבי פיזאנטי אשר מוזכרים באנציקלופדיית "ארזי הלבנון".

 

1.      הראשון ביניהם, הקדום מכולם, הוא גם העסיסי מכולם : ר' משה בן חיים פיזאנטי נולד כנראה ב 1540 ונרצח ב 1574, כלומר בהיותו בן 34 בלבד. הוא כתב לפחות שמונה ספרים שרק ארבעה מתוכם הגיעו עד אלינו, אבל אחד מהם  "חוקת הפח", שהודפס לראשונה בעיר קונסטנטינופוליס ב 1567 הודפס שוב לאחרונה בשנת 1996 ! יתרה מזו, ספר זה, שהוא פירוש על הגדת פסח הוא זה שזכה להכי הרבה אזכורים בספרות היהודית מכל העולם. הרב משה פיזאנטי כתב גם "בית התפילה" פירוש על התפילה, פירוש על פרקי אבות – נעלם, פירוש על מסכת קידושין – נעלם, "ספר העני" אוסף פירושים – נעלם, "זרע קודש" ספר על סדר זרעים מתלמוד ירושלמי - נעלם, "נר מצווה, פירוש על אזהרותיו של שלמה אבן גבירול, ו"ישע ישראל" פירוש על חג הסוכות.

חייו של רב' משה בן חיים פיזאנטי מעוררים חמלה יותר מהערצה. הוא כנראה נמנה על שלוחי ארץ ישראל (שלוחי דרבנן) מעצם העובדה שלא יכל לקיים את עצמו, ובגלל זה יצא לדרכים, תוך שהוא נודד מעיר לעיר, מתארח אצל מי שמקבל אותו, וכותב, כותב ולומד כנראה בצורה אינטנסיבית ומרשימה עד מאד. סופו הטראגי אינו פחות עסיסי מהשאר : ביחד עם עוד שני יהודים, הוא נשבה על ידי לסטים טורקיים...שרצחו אותם על אף שהיה מישהו בדרך אליהם כדי להביא כופר להציל אותם...האך הגיע מאוחר מדי. ר' משה בן חיים לא זכה להקים משפחה ולהוליד ילדים. ספריו הם אלה שהשאירו את זכרו חי עד היום.

2.      ר' יוסף פיזאנטי, שחי במאה ה 17 בירושלים והתפרסם בזכות החזנות שלו והפייטנות שלו.

3.      ר' חיים משה פיזאנטי, אף הוא שליח ארץ ישראל, שהיה פעיל במרוקו בשנות 1838-1857 בערך.

4.      ר' יהודה יהושע בן חיים פיזאנטי שהיה רב בקונסטנטינופוליס ועבר לירושלים ב1877, ונפטר כנראה ב 1915.

5.      ר' יצחק חיים פיזאנטי, ירושלים, סופר בי"ד ודיין, בן של הקודם.

6.      ר' יהודה בן יצחק חיים, בנו של הקודם, אף הוא סופר בי"ד בירושלים,

7.      ר' בן ציון פיזנטי, שהיה גם הוא בנו של ר' יצחק חיים פיזנטי, וחי בירושלים עד שנות ה 30 של המאה ה 20.(1876-1930), גם הוא סופר בי"ד.

 

ב.      השם פיזאנטי (או פיזנטי) מובא לא פחות מ 360 פעם באתר "אוצר החכמה". רוב הערכים הם מתוך ה"חוקת הפסח".


vendredi 18 septembre 2020

Mordokhaï Pisanté deuxième partie. קורותיו של מרדכי פיזנטה חלק ב'

 

 

Mordokhaï (ou Mordo - quand ce n’était pas Maurice - comme il se faisait appeler ) était un individu énergétique. La guerre terminée, il se remit à son affaire, laissa à Henry le temps d’obtenir son baccalauréat puis le réquisitionna à ses côtés.

 

Il se remaria, (en 1957) avec Renée Meyer, elle aussi veuve de guerre, avec laquelle il fut en fin de compte marié plus longtemps que ce qu’avait duré son mariage avec Maria, et il redevint un fidèle de la synagogue de Neuilly.




 

L’affaire reprit. Avec le temps, elle fut rachetée par une affaire anglaise (ce qui valut à Henry de nombreux voyages et séjours à Northampton, ainsi que deux amitiés, une avec Bill Bellamy, l’autre avec Dick Garnett), et le père et le fils travaillèrent ensemble au quotidien jusqu’en 1970 environ, date à laquelle Henry exigea de son père qu’il prenne sa retraite. Signalons au passage que travaillèrent aussi aux côtés de Mordokhaï et de Henry, Robert Pisanté et Simon Sznajder, l'un fils de Jacques Pisanté, cousin germain de Henry, et l'autre, beau-frère de Henry.

 

מורדו, כפי שהיה נהוג לקרוא לו, היה אדם אנרגטי מאד. עם תום המלחמה, הוא הקים מחדש את העסק שלו וגייס את הנרי לצדו, אמנם לא לפני שסיים את הבגרויות. הוא גם התחתן בשנית, בשנת 1957, עם אישה בשם רנה מאיר, שהיתה אף היא אלמנת מלחמה. באופן קצת משונה - כי לעיננו, היא היתה האישה השניה, הוא נשאר נשוי לה יותר שנים ממה שזכה להיות נשוי לאשתו הראשונה. העסק התחיל להתרומם מחדש, עם האב והבן יום יום זה ליד זה. ראוי לציין שגם רובר פיזנטה, בנו של ז'ק, בן דודו של הנרי, וגם שמון שניידר, גיסו של הנרי מצאו בעסק זה כל אחד לתקופה מקום עבודה ופרנסה. הקשר שהיה כבר לפני המלחמה עם אנגליה התעדק, דבר שגרם להנרי לנסיעות רבות וגם הביא לו שתי חברויות, עם גיק גרנט ועם ביל בלמי. זה האחרון הגיע אפילו לבקר את הנרי בירושלים, כעשר שנים אחרי שהוא עלה ארצה.

בסביבות שנות ה 70, הנרי דרש מאביו לצאת לפנסיה, או שהוא עצמו עוזב את העסק ומורדו, על אף שלא גילה שום כוונה לזה, נכנע.

 

Mordo était alors âgé de 76 ans, et il devint rapidement veuf à nouveau. Encore du vivant de Renée, il se lança avec toute l’énergie dont il disposait, dans une entreprise tout à la fois grandiose et pathétique : il se mit à écrire - beaucoup - et à produire en quantité impressionnante - Il acquit une ronéo qu’il troqua assez rapidement pour une photocopieuse professionnelle - une littérature qu’il appelait « sa propagande".

 

Il s’agissait vraisemblablement d’atteindre un public aussi large que possible, juifs comme non-juifs, afin de persuader les uns et les autres de vivre ensemble, et dans le but de convaincre les catholiques de l’ineptie de l’antisémitisme.

 

Il se procura les annuaires de tous les départements français et consacra tout son temps ainsi que toute sa retraite à écrire, imprimer, envoyer et distribuer sa propagande.

 

Il se rendit aux conférences, journées d’études destinées aux uns comme aux autres et, aux côtés des mendiants qui tendaient la main pour qu’on la leur remplisse, il tendait lui sa propagande sous forme de papiers de couleurs différentes, agrafés ensemble, imprimés au maximum de texte possible sur la page, pliés bien au carré, accompagnés de petites invitations à la lecture : « intéressant ? Peut-être », « non urgent » , et rédigés dans le style le plus levantin qui soit.

 

Peu de temps après la disparition de Renée, l’appartement revêtit l’aspect irréversible de l’intérieur typique du célibataire. Tables jonchées de papier, crayon, stylos et articles de papeterie éparpillés sur les meubles et le sol...

 




 

עם מעבר למעמד פנסיונר, מורדו הקדיש את כל מרצו לנושא אותו כינה ״התעמולה״ שלו.

הוא רכש ציוד, מכונת הדפסה, צרכי כתיבה והפצה נוספים, הזמין מרשות הדואר את ספרי הטלפון של צרפת כולה והתחיל לעסוק במשרה מלאה בכתיבה והפצת מסרים שמטרתם לשכנע שאין לאנטישמיות סיבה להיות, הנוצרים המוסלמים והיהודים חייבים להגיע למסקנה ששאיפותיהם דומות אם לא זהות, הכל כתוב בצורה הצפופה ביותר כך שלמעשה קשה היה מאד לקרוא.

 

הוא היה שולח את זה לכל מיני אנשים, ראשי ערים, כמרים, ראשי קהילות יהודיות, וגם היה מתייצב באופן עקבי בסוף הרצאות, שיעורים, קונצרטים או כל הזדמנות קהילתית. שם הוא היה עומד, בצד הקבצנים, אך הם היו מושיטים את היד על מנת שהיא תתמלא, כאשר הוא היה מושיט את היד על מנת שיקחו ממנה.

 

אחרי מות אשתו השנייה, הפכה הדירה למעונו הטיפוסי של הרווק המושלם, כל פינה היתה נתונה להערמת ניירות, ציוד עזר לשיכפול, הדפסה, הפצה...

 

Il restait le grand-père que j’avais toujours connu. Celui que je ne voyais que quatre ou cinq fois par an mais de qui la présence était inséparable des « turqueries » qui marquaient chaque rencontre, que l’on soit allés avec lui au restaurant turc « les diamantaires  » rue Lafayette, ou qu’il nous ait apporté halva, loukoums, tarama, ou biscuits de sésame, ou qu’il nous ait laissé un saladier rempli de malébi de sa fabrication, entièrement recouvert de cannelle. Il était un monsieur très corpulent toujours vêtu dans mon souvenir d’un costume trois pièces gris foncé, d’un pardessus et d’un chapeau (même si il apparaît coiffé d'une casquette sur une ou l'autre photos).

 



Cette photo est celle que je préfère. On lui voit aussi un large sourire que je n'ai que très rarement vu.תמונה זו היא האהובה מכולן עלי. רואים אותו עם חיוך רחב...לא אופייני לו. 
 

Il était le grand-père vociférant, celui de qui mon père semblait ne plus pouvoir rien supporter, ni les cris ni les agissements ou initiatives, au point que même si je n’ai pas le souvenir de l’avoir moi-même entendu crier, j’ai le sentiment d’avoir dans les oreilles les souvenirs de quelques altercations au cours desquelles il aurait asséné telle ou telle phrase..comme : « je n’ai pas, moi, du sang de poisson dans les veines ! ». Si l’idée était d’exprimer qu’il avait le sang chaud...voilà qui était convainquant.

 

J’ai le souvenir d’une sévérité que l’on m’avait appris à ne pas prendre au sérieux, ni quand petit, il tenta de me convaincre d’abandonner l’usage de la main gauche au profit de la droite (il était lui-même gaucher contrarié..mais acquis à la cause) ni quand plus tard il « n’aimait pas » ma coupe de cheveux, le port de la kipa, ou ni quand je le vis surgir à l’improviste, un matin où j’étais seul à la maison, couché et la jambe droite plâtrée du haut au bas, et qu’il me lança - sévèrement - encore avant de dire bonjour : « c’est la moto ? ». C’était la moto...

 

Mes parents  partirent en Israël en 1977. Nous les suivîmes en 1981, et il vint plusieurs fois manger chez nous dans l’intervalle. Ces repas étaient plutôt agréables même s’il n’était pas très enclin à la conversation libre. J’ai le vif souvenir de la fois où il raconta qu’il avait vu une inscription antisémite sur un mur à la sortie du métro et où il ajouta avec cet air malicieux qu’il avait parfois, et en sortant de sa poche un gros feutre noir indélébile : « je m’en suis occupé ».

 

Dernière visite à la rue Pierre Demours, avec Ayala, lors de notre visite en France de 1983 ביקור אחרון בדירה בפריס, ב 1983, עם אילה.. \

הוא בכל זאת נשאר כל השנים אותו סבא בעיניי. איש מבוגר, שמן, לבוש כל השנה חליפת שלושה חלקים ומעליה מעיל, ומגבעת של שנות ה 50-60. בילדות שלי הייתי רואה אותו לסרוגין, כשהיינו פוגשים אותו לרגל יציאה למסעדה תורכית, או כשהיה מביא לנו דברי מתיקה מאותה ארץ, חלווה, לוקום, שומשומים, טרמה, או מלבי שהוא עצמו היה מבשל.

 

הוא גם היה ידוע לי כסבא הצועק, הסבא המתרגז מהר...אפילו אם אני לא זוכר שאני שמעתי אותו מרים את הקול. אבל זה היה הדם שלו, של אדם שמסוגל לרתוח בן רגע ולהתחיל לצעוק לדאבון אבי.

 

אני זוכר שהוא היה כאילו אדם קשוח, אדם שדורש דברים, אבל תוך שהבהירו לי הוריי שאין דרישותיו על סדר היום. הוא כך ניסה לשכנע אותי להיות ימני, ולא שמאלי, וגם לא ללכת עם כיפה על הראש, או עם לבוש לא לרוחו. יום אחד בחורף 1971, הייתי לבד בבית והוא פתאום נחת. לא שמעתי אותו נכנס לבית, הייתי במיטה, עם גבס כל אורך הרגל. פתאום ראיתי אותו מולי ושמעתי אותו אומר :״זה האופנוע !״. זה באמת היה האפנוע. הייתי אחרי תאונת דרכים בגללה נשארתי מגובס שלושה חודשים. הוא אמר את זה בנימה כעוסה. אבל הוא לא ממש חיפש להשפיע עלינו הנכדים שלו. הראש שלו היה מוקדש לדברים אחרים, ובעיקר לתעמולה שלו.

 

ב1977, עלו הוריי ארצה ואנחנו התעקבנו עוד ארבע שנים. בזמן הזה, הוא בא לאכול אצלנו מספר פעמים. זה היה בעיקר נחמד. יום אחד, הוא סיפר כיצד ביציאתו מהרכבת התחתית, הוא נתקל בכותבת אנטישמית על הקיר. הוא אז שלף מהכיס טוש שחור עבה ובלתי מחיק והוסיף, עם חיוך שובב ״אני טיפלתי בעניין״.

 

Sa « propagande » était ainsi militante mais il ne parvint pas à s’élever au dessus du niveau d’un « Mangeclous » d’Albert Cohen, c’est à dire un de ces juifs du levant admirateurs de la culture européenne et convaincus d’en être les plus authentiques représentants, mais tout à la fois marqués à vie par leur lieu de naissance, au point d’être surtout des personnages pittoresques.

 

J’ai plusieurs photos de voyage qu’il fit, à Istanbul, à Athènes. Il avait peur de prendre l’avion et voyageait toujours en bateau.


   Mordo et Renée, Pierrette et Jacques Pisanté, à Bois Colombes avec Laurent, fils d'Elisabeth. מרדו פיזנטה ואשתו השנייה, ז'ק פיזנטה ואשתו פיירט עם על הברכיים לורן, בנה הבכור של אליזבט, בביתם בבוא קולומב, בפרוורי פריס.

 

Visite de l'acropole, Athènes. ביקור באתונה, האקרופוליס

En 1978, il se rendit en Israël, en visite chez son fils, mes parents. Nous étions aussi en programme de vacances en Israël, mais en passant par l’Italie, ce qui fit que nous partîmes de Paris par le même train et que nous voyageâmes ensemble jusqu’à Milan. Au passage de la frontière nous remarquâmes que son passeport était périmé. Mais il n’y avait rien à faire. Nous ne pouvions pas faire repartir à Paris cet homme de 84 ans. Nous avons tablé sur la clémence des autorités israéliennes...qui le laissèrent finalement entrer en Israël...mais certains témoins surent nous raconter combien l’épisode avait été loin de s’être déroulé dans le calme et en silence...

 

גם התעמולה שלו היתה אקט מיליטנטי, אבל בדומה לגיבוריו של אלברט כהן, יהודי הציוריים של האי קורפו, הוא היה גם יחד מחוייב לתרבות הארופאית בו בזמן שהיה לוונטיני על כל גידיו ואבריו, ועל כן, כתביו לא עברו את רף המעשה הציורי.

 

במרוצת השנים, הוא נסע קצת, ביקר בתורכיה, ביוון, כל פעם באניה או רכבת, היה מפוחד מטיסות. בשנת 1978, הוא נסע לבקר את הוריי, את בנו, בישראל, וזו גם היתה שנה בה נסענו אנחנו. מכיוון שלנו היו תכניות לחצות קודם את איטליה, ליווינו אותו ברכבת עד מילנו. במעבר הגבול בין צרפת לאיטליה ראינו שפג תוקף דרכונו. לא היה כבר מה לעשות. לא התערבנו, הוא המשיך, וקיווינו שרשויות ישראל ירחמו עליו. בסוף הוא אכן נכנס לישראל...אבל אחרי צעקות שכל העיר חיפה שמעה אותן...

 

À l’âge de 92 ans, il céda aux exhortations de mon père et vint s’installer en Israël, à Jérusalem, dans un appartement au sein d’une résidence pour le troisième âge (lui qui écrivait depuis quelques bonnes années qu’il était « du quatrième âge »). Mon père ne le laissa pas emporter avec lui sa photocopieuse, mais il ne put tout empêcher et mon grand-père arriva avec tout un équipement. Il trouva rapidement un imprimeur et continua ses correspondances.


exemples de papiers de sa propagande. J'en ai plus que cela, peux les envoyer à la demande...שתי דוגמאות מהתעמולה שלו.


 Il acquit très vite une très bonne autonomie de circulation, utilisant les autobus presque au quotidien, même si l’hébreu n’était pas vraiment au nombre des langues qu’il dominait. Sur le mur à la hauteur des yeux à sa table de travail, je découvris un jour un bout de papier fixé avec du scotch sur lequel figuraient les prénoms de mes enfants...à fins de pense-bête, pour quelqu’un dont la mémoire n’était défaillante en rien mais dont l’esprit était absorbé par tout autre chose que ses descendants...qu’il aimait cependant beaucoup comme son regard en témoignait quand ils lui rendaient visite.

 

Mon grand-père était donc en fin de compte tout sauf attentif. Il agissait en fonction de ce que son bon sens, sa réflexion et ses intuitions le poussaient à faire, mais il n’avait pas la capacité d’intégrer au mouvement les réactions de qui que ce soit. Qui ne le suivait pas risquait vite d’être perçu comme un opposant...qui réveillait alors sa colère . Est-ce parce qu’il se sentait alors menacé de devoir affronter l’échec ? Une perspective qui le désarmait et éveillait alors les cris, en guise de réaction de dernière extrémité ? Cela n’est pas impossible. Il a livré une fois à Marianne que ses accès de colère l’effrayait lui-même en premier lieu...mais ils lui permettaient probablement de ne pas se remettre en question, ne pas devoir constater l’inefficacité de toute cette entreprise et sentir que la reprise en main et l’amélioration étaient au-delà de ses forces.. ce qui dans le jargon professionnel s’appelle « défense maniaque » : l’individu n’est pas véritablement bi-polaire mais il est poursuivi par une menace de dépression contre laquelle il adopte une suroccupation constante ou un semblant de bonne humeur constante.

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ב1986, כאשר הוא בן 92 הוא נכנע לפניותיו החוזרות של בנו והוא עבר מצרפת לישראל, לדירה בדיור מוגן, בתוך מושב זקנים. אבי ניהל איתו משא ומתן קשוח על מנת שהוא יוותר על כוונותיו להביא ארצה יחד איתו את כל הציוד להדפסה ולהפצת התעמולה. הוא גם לזה נכנע אך הגיע עם ציוד מינימלי והמשיך מהארץ גם את הכתיבה וגם את ההפצה. הוא נהיה כאן עצמאי מהר מאד, על אף גילו המופלג. היה נוסע באוטובוסים ומצא בית דפוס ממנו הוא הזמין את כל החומר שלו. אצלו בחדר, על הקיר, ליד שולחן העבודה, גיליתי יום אחד פתק קטן מודבק על הקיר באמצעות סלוטייפ ועליו שמות הנינים שלו...לא שהיו לו בעיות זכרון, פשוט הראש שלו לא היה בזה. לא שלא אהב אותם. היה מסתכל עליהם במבט די רך ואוהב..

 

C'est la guerre du golfe à laquelle il dût la fin de sa vie, à l'âge de 97 ans et de demi, triste de n'avoir pu atteindre les 100 ans. Il mourut parfaitement lucide mais après être tombé dans son appartement un mois plus tôt, lui que la situation de belligérance à laquelle Israël était associée avait beaucoup éprouvé, et n'avoir pas réussi à se relever. C'est son fils qui lui ferma les yeux, le lendemain de la fête de Souccot, il y a maintenant 29 ans. Soit son souvenir source de bénédictions.

 


הוא נפטר בגיל 97.5, עצוב מהעובדה שהוא לא הגיע לגיל 100, וכנראה בעקבות מלחמת המפרץ, שגרמה לו לחרדה גדולה. חודש לפני פטירתו, הוא נפל בדירה שלו ולא הצליח להתרומם מחדש. לקחו אותו למחלקה הסיעודית והוא נפטר יום אחרי שמחת תורה לפני 29 שנים, הנרי שהיה לידו סגר לו את העיניים. יהי זכרוח ברוך.

 

בז׳רגון המקצועי, נהוג לקרוא לתופעה הזו ״הגנה מאנית״. האדם הנתון לה למעשה בורח מנטייה דכאונית בשארית כוחותיו. כי אז, הוא מעסיק את עצמו ללא הפסקה או נוהג במצב רוח מרומם מעבר לפרופורציות.