lundi 13 février 2012

pendant que tu dormais

Le temps n'attend personne. Il s'écoule. Qui reste sur la berge, se prend à rêver, garde la tête penchée vers le bas, peut être pris de vertige au moment où il la relève. Le paysage a tellement changé, et pourtant, si peu de temps s'est écoulé.
Dur travail que celui du prophète, qui doit regarder bien loin devant lui, de peur qu'avant que n'ait sèché l'encre sur sa feuille, le temps ait déjà rattrapé - si ce n'est pris de court - sa prophétie. Isaïe me voit écrire ces lignes et rigole tout bas, lui qui écrivit - tellement beau ! et tellement juste - il y a déjà plus de vint cinq siècles, et dont la prophétie n'est pas encore caduque. Mais qui parle de rivaliser avec de tels géants. La prophétie d' Isaïe, la prophétie des prophètes d'Israël dépeint le temps et demeure éternellement hors du temps. Le temps ne la dépasse jamais, et elle le décrit cependant toujours.

Le maçon avance, lui aussi. Et les corps de métier réunis sous sa bannière, qui se présentent tous les matins à l'aube, leur casse-croûte à la main, avancent. Qui les voit frotter peuvent avoir l'impression qu'ils s'éternisent sur le même petit périmètre, et peuvent tout à coup, au détour de la semaine, s'apercevoir soudain que la tortue avance. Et va atteindre son but encore avant le lièvre.

Il y a déjà quelque semaines que les premières fenêtres ont fait leur apparition, que les carrelages sont posés. L'escalier aussi est en place, tellement présent qu'on a déjà oublié qu'hier encore - c'est ainsi qu'il y parait - il n'y avait à sa place qu'un trou béant. Le plâtre est déjà partout, et même une première couche de peinture. Les radiateurs sont déjà posés.











Aujourd'hui, le ferronnier prenait les dernières mesures, pendant que les ouvriers commençaient à nettoyer les alentours, préparent le retour du jardin, de manière à ne pas être dépassé par la saison qui, elle aussi, avance. La photo ci-dessus est déjà dépassée...Depuis aujourd'hui, on ne rentre plus sur le chantier en escaladant un petit mur, mais par le numéro 13 de la rue Rachbag. On descend quelques marches, on avance dans l'allée, et sur la gauche, déjà l'entrée.

La semaine prochaine, le poêle à bois va être le premier à franchir le rubicon, à aller s'installer en bonne place. Vendredi, on a brûlé à Heletz les derniers morceaux de bois, les dernières bûches. Peut-être fera-t-il déjà trop chaud demain pour encore une flambée..Peut-être le menuisier sera-t-il en retard ? Peut-être pourra-t-on au contraire voir déjà la semaine prochaine, la cuisine, les fenêtres, les premiers fers..

Pourim sera pour nous le signal du départ. De ce jour, seront à Rachbag outils et établi, pour mettre aux murs les premières étagères, pour installer les premières bibliothèques.

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