Chanter les
louanges de Jérusalem, fêter le jour de la réunification de Jérusalem ne sont
pas choses faciles, il se trouve toujours autour de vous quelqu'un pour arborer
un visage un peu crispé, pour pincer les lèvres ou pour afficher ouvertement sa
réprobation. Quoi ? Fêter la réunification d'une ville traversée par une
muraille ? Fêter la réunification d'une ville conquise par les armes, annexée
contre les principes du droit international, comment oses-tu ? Et le droit des
palestiniens à l'autodetermination? Et la discrimination ? Et les barrages ?
jérusalem serait à entendre certains une des dernières villes du monde à être
divisée, et du fait de qui sinon de ces sataniques israéliens, suppots de
l'impérialisme....?
Et bien, non
seulement je veux le faire, souligner ce jour, célébrer la réunification, mais
je ne saurais m'en empêcher !
S'en empêcher ? Se
retenir ?
Quelqu'un a un
doute sur le bien-être que vivent tous les habitants de cette ville ? Et je
pense parler de tous, n'oublier personne. Et je ne parlerais pas des minorités
chrétiennes ou arméniennes qui souffrent peut-être encore d'être des minorités,
mais qui n'en souffrent pas complètement du fait d'Israël si vous voyez de quoi
je parle.
Quelqu'un
imaginerait que Jérusalem ait pu redevenir si accueillante, florissante,
verdoyante, ville de liberté de tous les cultes, ville de tranquillité et de
bien-être, du fait de quelque autre peuple ?
Jérusalem a été
conquise par les armes. Quelqu'un prétendrait que la situation actuelle (accès libre de chaque communauté religieuse à ses lieux saints, en particulier) ait pu
être atteinte par la négociation ? Avec Yasser Arafat ? Avec Ismail Hanyeh ?
Avec le président Assad père ou fils ? Avec Hassan Nasrallah ? Même avec Abou
Mazen, soi-disant plus modéré que ces derniers, aucune négociation n'aboutira,
encore moins au sujet de Jérusalem.
Et tous savent
cela, mais le dire n'est pas politically correct.
J'ai écouté les
discours et la cérémonie de commémoration de la réunification de la ville en
juin 1967, sur la colline dite des munitions.
Y ai-je entendu des
discours guerriers ? Y ai-je vu quelconque défilé d'armes ? Y ai-je entendu
proclamations de haine et discours belliqueux?
J'y ai entendu des
discours de main tendue, des chants bibliques, le chant national d'un pays qui
ne chante pas le sang des vaincus qui abreuve ses sillons, mais qui chante
l'espoir, un peuple qui appelle à la réalisation de prophéties non de victoire
et d'anéantissement de qui que ce soit, mais prophéties bibliques de paix et
d'accomplissement de promesses messianiques.
J'ai entendu tel
président de l'état, tel premier ministre prendre la parole, s'adresser à tous,
et renouveler en cette occasion des appels à la réconciliation, à
l'aboutissement du processus de paix.
Oui, j'ai entendu
ce mot clé : processus. La paix n'a pas été atteinte. Elle est rarement
atteinte par la guerre. Et ce que vit Jérusalem depuis 47 ans est un processus.
Et quelqu'un sait si une autre autorité aurait permis une telle situation de
côte à côte en cours de processus (à supposer qu'une autre autorité ait conduit
un tel processus) ?
Quelqu'un veut
répondre à la question de savoir s'il vaut mieux être palestinien sous autorité
israélienne ou juif israélien sous une quelconque autorité musulmane ? Sous une
quelconque autorité arabe laïque ?
En cours de
processus, les situations ne sont pas parfaites. Cela ne doit en aucun cas nous
conduire à mettre un bémol à nos réjouissances, surtout quand elles sont non
belliqueuses, surtout quand nous invitons qui le souhaite à y prendre part.
Je vis à Jérusalem
et j'y suis non seulement heureux, mais aussi fier.
Je peux vous y
inviter tous, et toutes les situations politiques ne m'auraient pas permis un
tel privilège.
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