mercredi 20 août 2014

Discernement


Vous savez-bien ? Celui dont on remercie chaque matin le Créateur de l'avoir donné au coq, celui au nom duquel est nommėe en hébreu (en araméen en fait) la grenouille.

Pas la qualité la mieux distribuée dans l'humanité en général. En temps de guerre et de surchauffe émotionnelle en particulier.

Pas la qualité la plus représentée ce dernier mois,

Entre les blogueurs/journalistes/hommes politiques/activistes/militants qui chevauchent telle monture véhémente parfois au détriment d'un examen plus impartial/attentif de la situation, 

Les manifestants qui se retrouvent dans la rue à proférer des invectives sur des sujets qu'ils comprennent à peine,

Les acharnés il y a peu à soutenir les opposants à Bashar  el Assad, avant de découvrir que ces derniers sont encore pires que celui qui tente de les éradiquer,

Et les hommes/femmes de la rue -israélienne ou palestinienne ou française - ou issus des meilleurs universités, qui virent à l'extrémiste, pour ne pas dire au f.....e, probablement au delà de ce que leur conscience leur enseignerait de dire si leurs enfants ne se trouvaient pas en danger de mort.

Ce discernement serait bien difficile à atteindre, puis à conserver, et en route, à contrôler.

On en deviendrait jaloux du coq et de la grenouille qui l'auraient reçu au "biberon" si je peux m'autoriser cette déviation.

A la vérité, je n'ai jamais été impressionné ni par l'intelligence du coq ni par celle de la grenouille, mais c'est peut-être parce qu'à la différence du roi Salomon, ou d'Orphée, je ne les ai pas assez fréquentés.

Puisqu'on parle de lui, c'est précisément un roi Salomon qui nous fait en ce moment défaut.

Un talmudiste qui sache aider à trancher le sort de ce bébé dont deux femmes se disputent la maternité, ou de ce vêtement trouvé sur la voie publique et dont deux personnes se disputent l'ENTIERE propriété.

La paracha de la semaine s'appelle "vois". Regarde. Fais fonctionner ton discernement. Tu l'as reçu. Peut-être pas aussi performant que celui du coq mais utilise ce que tu as, ça suffira peut-être.

Rappelle-toi qui tu es, peut-être avant de détester l'autre, avant de chercher à le qualifier, à te focaliser sur la haine que tu devrais lui porter.

Rappelle-toi ces commandements qui seront le seul support sur lequel édifier ta présence sur cette terre. Rappelle-toi ce que toi, juif, peut ou ne peut pas manger, peut ou ne peut pas adorer, a le droit ou n'a pas le droit d'adopter comme comportement.

Rappelle-toi que le silence est parfois préférable à la parole, par exemple si tu es journaliste et que tu penses que tu dois interpréter les paroles de telle ou telle personne encore avant qu'elle ne les ait prononcées (un journaliste interprétait déjà les conséquences pour les palestiniens de la survie ou de la mort de Def. Ferme-toi la bouche et attends ! Ton rôle est-il de leur servir les arguments ? On a déjà assez de problême comme ça avec les interprétations qu'ils trouvent eux-mêmes, pas besoin de leur en rajouter)

Manitou enseignait que le rôle du sage est de diagnostiquer son époque. C'est à dire , d'avoir le discernement suffisamment aiguisé, par l'intelligence, par l'étude, par la pratique des mitzvot, pour comprendre ce qui se joue sous nos yeux.

Ça manque un peu de sages, je trouve, dans ce vacarme médiaticopolitique.

Où sont les têtes ? C'est pas qu'on n'en entende pas. Ou plutôt, on a l'impression que des choses intelligentes se disent aussi, parmi toutes les conneries, tous les excès, tous les extrémismes, ...mais on ne jurerait pas qu'elles soient entendues.

Quelqu'un va dire que le risque n'est pas seulement d'une deuxième opération terrestre mais d'un embrasement qui s'étende à - beaucoup - plus que deux belligérants ?

Quelqu'un va prendre les décisions au nom de cette amplitude de danger ? Dans une situation où les chiens aboient mais où rien n'arrête la caravane..

Vois. Je mets devant toi la berakha ou la kelala, la bénédiction ou la malédiction. 

Le ballon est dans notre camp. On le sait depuis longtemps.

Le camp d'un monde qui est en train de ne pas se rendre compte qu'il s'est peut-être déjà engagé dans une nouvelle échéance dont il faudrait non des jours ni des mois, mais des années pour se sortir. 

Le discernement ? C'est la différence entre le hakham et le navon. Le second sait ne pas entrer dans les situations desquelles le premier sait assez bien se sortir.


Réussira-t-on à limiter les pertes ? 

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