lundi 28 juillet 2014

chair à canon, chair à opinion


Un matin calme semble avoir régné ce matin sur Israël.

Ils n'ont plus de munitions ? Plus de moral ? Ce sont les exigences d'Obama et du conseil de sécurité ? Roch hodech ? 
Il est à craindre que cela ne soit qu'Idl Fitter, et la fin du ramadan.

Mais profitons de ce calme pour faire semblant d'avoir droit à un peu de répit, à un peu d'atmosphère de vacances, en cette fin d'un mois qui ne nous aura donné aucune tranquillité.

Et je ne parle pas des combattants, avec lesquels est tout mon cœur, ceux qui même si je suis au calme, sont probablement au moins tendus vers l'action sinon au cœur de l'action, ceux qui alors que je suis à l'ombre sont sur le terrain, ceux qui à la différence de moi, ne dorment ni dans leur lit ni des nuits entières, ceux, enfin, qui éprouvent sans cesse la peur, le bruit assourdissant des canons, le feu des explosions, et surtout qui côtoient la mort sans savoir combien de temps elle ne les atteindra pas.

Je parle du peuple. C'est à lui que je m'adresse. Celui du monde occidental et du monde arabe. Celui qui est scindé en plusieurs groupes. Le groupe des actifs et celui des oisifs. Le groupe des concernés et celui des pêcheurs à la ligne. Le groupe des pro israéliens et celui des pro palestiniens. Celui qui voit dans ce conflit un conflit territorial, et celui qui est convaincu de la prédominance du facteur religieux.

C'est le monde qui est l'acteur principal, parce que c'est lui qui donne les clés aux dirigeants.

Les pêcheurs à la ligne et les oisifs donnent les clés aux extrémistes et n'empêchent pas les évolutions de se faire.

Les observateurs, ceux qui viennent de passer trois ou même cinq semaines au rythme des images et des informations, sont en devoir de profiter du répit qui leur est laissé -  avant de retrouver les impératifs d'une nouvelle année scolaire, familiale et professionnelle - pour se repencher sur les données qui leur sont passées sous les yeux et entre les mains.

Il est impératif de se demander combien la foule - dont nous sommes tous - a été manipulée, et par qui. Il ne convient pas uniquement de se le demander pour pouvoir se conforter dans son particularisme étroit et continuer à démoniser l'ennemi, il faut se poser les questions pour leur donner des réponses.

Les guerres modernes se jouent sur le terrain de bataille et sur celui de la communication, ceux de l'information et de la désinformation.

Que d'informations, de désinformations, d'images, de messages n'ont-ils pas défilé sur tous les canaux de communication ?

Comme d'habitude, ont circulé énormément de photos de malheur, de résultats de bombardements, et ces photos étaient légendées, afin de provoquer le dégout, la condamnation, l'appel à dénonciation de massacre, de génocide, afin de faire défiler et crier le peuple..

Il est temps - malgré le surcroit de dégout que cela occasionne - de revenir sur ces messages, afin de se poser les bonnes questions.

Qui a diffusé sciemment des photos de massacres de Syrie, ou d'Irak, ou d'événements anciens pour les imputer à l'armée israélienne ?

Qui est allé au plus loin possible dans la.cruauté et l'abject, par exemple en diffusant les photos des cadavres de la famille Fogel assassinée en Israël il y a trois ans avec une légende accusant Israël d'avoir commis ce crime ?

Qui a accusé l'armée israélienne d'avoir tué 20 personnes dans une école de l'ONU alors qu'un seul obus israélien égaré était certes tombé dans la cour de cette école mais apparemment sans provoquer de dégâts humains (dixit rapport de l’enquête dont je crois à la probité et publié ce matin) ?

Qui a accusé Israël de commettre un génocide, d'être pire qu'Hitler ?

Qui – quel organe international prétendument neutre - a exigé de mener une enquête précisément des crimes de guerre israéliens sans prendre en considération ni les roquettes tirées sur Israël, ni les incursions par les tunnels, ni la diffusion des images et des informations comme les deux exemples ci-dessus, sans même demander une enquête symétrique sur les deux bords ?

Qui a une fortune personnelle inimaginable alors qu'ils ne devraient qu'être salariés d'un gouvernement ?

Ceux qui ont étudié l'histoire de France se rappellent comment tant le roi Louis XVI que la reine Marie Antoinette étaient dans l'ignorance la plus totale de la vraie situation du peuple. 

Le peuple français n'a pas mené une révolution propre de son début à sa fin, et cette révolution n'a pas empêché que la France soit à nouveau menée par un empereur peu de temps après, mais le peuple a exigé de corriger ces terribles perversions d’une humanité dans laquelle des dirigeants sont à des années lumière des peuples qu’ils sont sensés diriger, et il a œuvré pour cela, ne s’est pas contenté de se départager entre pécheurs à la ligne et veaux qui défilent dans la rue.

C'est le peuple qui doit utiliser l'arme dont on le dote - puisqu'enfin ceux qui diffusent ces images, ces désinformations, sont des dirigeants qui fondent leur action sur le fait que la conscience humaine se soulèvera à leur vision - et l'utiliser à bon escient.

Si la reine Marie Antoinette a pu - et cela devait être - être accusée, puis jugée, puis condamnée puis exécutée pour avoir pêché par ignorance, que doit aujourd'hui faire le peuple à des dirigeants qui en plus d’être dansd l’insouciance des conditions de vie du peuple, le manipulent, s'enrichissent à leurs dépens, font mourir tout ce qui ne fait que faire avancer leurs desseins personnels pervertis ?

Les soldats et surtout les pacifistes ont beaucoup dénoncé la guerre et ont inventé le terme de chair à canon.

Les soldats israéliens ne sont pas de la chair à canon. Ils sont le peuple, et cela se voit tant le peuple est avec eux, tant le peuple pleure chaque mort, et il s'agit ici  en Israël d'une situation dans laquelle "chaque homme a un nom".

Les habitants de Gaza n'ont de citoyens que le surnom. Ces enfants pour lesquels les camps de vacances sont des camps d’entrainement militaire ne sont que des enfants faits soldats et ne ils ne  redeviennent des "enfants" que quand on peut agiter devant l'occident un plus grand nombre de victimes.

Les manifestants qui hurlent dans les rues du monde aux "massacres" de Gaza sont non de la chair à canon mais de la chair à opinion, de la chair à tumulte. Les dirigeants qui les y exhortent méritent des sorts comparables à ceux de Louis XVI et Marie Antoinette, parce qu’ils manipulent sciemment l’opinion du monde au compte de la population de Gaza. Et ceux qui poussent ainsi la foule à hurler sont aussi ceux qui ont des intérêts personnels et qui s’enrichissent et enracinent leur puissance sur le dos de tous ces malheureux

A la différence de la chair à canon, que l'âme quitte, la chair à tumulte a une âme, une conscience, un libre arbitre.


Elle doit retourner comme un gant l'arme dont elle est victime et qui la fait descendre dans la rue, réfléchir sur celui qui lui a mis l'arme dans la main, le renverser et le trainer en justice.

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