salut,
merci de prendre des nouvelles.
Au niveau "micro", tout va très
bien.
Mais on n'a pas beaucoup de mérite. On est
dans un appartement équipé de son propre espace protégé, installé dans une
ville qui ne reçoit quasiment pas de roquettes..
Et donc, on dort normalement, on vient de
passer un shabbat des plus tranquilles, on est partis ce matin au travail de la
façon la plus habituelle du monde (avec quand même moins d'embouteillages
que d'habitude).
En levant un peu plus le nez du clavier, ou
de l'intérieur de l'appartement, c'est forcément déjà beaucoup plus
préoccupant. Pour l'instant, aucun de mes enfants n'est directement sur place,
mais combien de temps cela va-t-il rester comme ça ?
En levant encore un peu plus le nez, je
crois savoir que la situation continue d'être sous contrôle pour ceux que je
connais, même si leurs enfants sont plus directement impliqués que les miens.
Mais quel sens cela a-t-il de jeter des
regards selectifs ?
quoi ? on est contents que ce soit les
enfants des autres ?
forcément non.
Ni les soldats adultes qui sont déjà
tombés, ni les soldats rappelés, ni les soldats en cours de service militaire,
ni même les habitants des villages bédouins non protégés par le dôme de fer et
dont plusieurs ont déjà été touchés, ni même les enfants, femmes, vieilles
personnes et simples "citoyens" de Gaza, n'auraient dû laisser leur
vie, ou même être blessés dans ce ènième affrontement.
Chez nous, les avis étaient étaient assez
partagés avant hier autour de la table familiale, jusqu'à devenir - comme
d'habitude...- fortement vocaux, mais la majorité - comme celle du pays je
pense - s'accordait à rester sur l'impression que nous ne sommes pas menés en
bateau par nos dirigeants, que l'opération est finalement devenue inévitable,
que le fanatisme du hamas est quasiment impossible à combattre d'une autre
manière, tout en étant impératif à être combattu puisqu'il œuvre en vue de
notre destruction.
Je suis très désolé de ces manifestations
de condamnation d'Israël, qui deviennent amalgamées à la haine du juif, qui ont
lieu à Paris, à Londres, à Istanboul, et dans de nombreux autres pays.
Je continue de souffrir beaucoup de lire ce
que dit Erdowan, ce que disent d'autres négationnistes, et chaque fois plus au
prorata de l'audience ou des responsabilités de la personne qui parle. Ce que
j'ai écrit sur eux dans les précédents posts reste valable.
Je suis quand même soulagé de pouvoir lire
- presque trop - d'avis non uniquement écrits par le juif formaté pro israélien
de naissance mais aussi par des non juifs, par des musulmans, qui s'expriment
en talkback, par leur statut sur FB, ou sur un blog de ci ou de là.
Je déplore un peu tout cet assaut
médiatique qui s'exprime sur le net, que ce soit autour des pages des journaux,
que ce soit par facebook, mais je pense qu'il est positif. Il permet non
seulement aux gens de s'exprimer - et même si le côté impulsif l'emporte
souvent sur la réflexion quand il n'y a qu'à cliquer sur "enter" et
tout est déjà visible de tous, je préfère que les gens puissent s'exprimer -
mais il vient aussi confirmer que le monde n'est pas un tissu monochrome.
Même de Gaza se font entendre des voix
autres. Même de l'intérieur d'une manifestation propalestinienne parisienne,
quelqu'un a enregistré devant un micro qu'en fait sa conscience le poussait à
soutenir Israël !
Il y a forcément aussi pas mal de
désinformation dans tout ce fouillis et c'est une donnée à garder en tête
constamment.
Et ainsi, malheureusement, si les
traditions sont en Israël de ne pas se marier, de ne pas se réjouir, de ne même
pas mener à bien des contrats pendant la période qui sépare le 17 tamouz du 9
av, que nous permettrait d'espérer que tout retourne à la normale pendant cette
même période ?
Patience et longueur de temps font plus que
force ni que rage.
Ce que cela n'est pas, c'est un été de
vacances. Je comprends ceux qui n'ont pas changé leurs plans et qui sont
maintenant en train de se promener dans les montagnes, mais je ne pourrais me
voir aujourd'hui ailleurs qu'ici? Et ce n'est pas que je fasse beaucoup pour
qui que ce soit, mais même si l'armée ne le fait plus en ce qui me concerne, la
situation mobilise.
Même si il va falloir rester bien accroché
à ses convictions, au fur et à mesure que l'opération militaire va se
poursuivre et que les quantités de morts vont forcément aller croissantes comme
nous l'a malheureusement prouvé la journée du 20 juillet, je reste persuadé que
nous bénéficions jusqu'ici - et je m'excuse auprès des proches de victimes - de
protection venant du Haut. Il n'y a aucune autre façon de regarder le bilan des
innombrables roquettes tirées jusqu'ici sur presque tout le territoire
d'Israël. Invoquer uniquement la technologie et le hasard, 'la chance" me
paraissent s'auto condamner à l'aveuglement.
Ce matin, sur « ynet », un
article publié à la rubrique judaïsme attirait déjà une centaine de talkbacks,
dont bien 90 étaient agressifs. L'auteure, professeur de Bible, et rabbine à la
ville, et donc connue comme telle par une bonne partie des signataires de
réaction, écrivait en substance que l'histoire biblique, qui nous présente les
midianites comme nos pires ennemis - en
Bamidbar 25 :12 et suivants, ainsi
que dans tout le chapitre 31 - alors
qu'ils sont nos cousins (fils d'Abraham et de Quetorah), l'histoire biblique
nous enseigne que notre ennemi d'aujourd'hui n'est ni notre ennemi d'hier ni
celui de demain, et de déduire que nous sommes tous "midianites".
Ce qu'elle ne mentionnait pas c'est que
c'est précisément au sujet des mêmes midianites que les rabbins du talmud
avaient innové la formule que je citais dans un précédent billet : "haba
lehorguekha, hashkem lehorgo". Qui vient dans l'intention de te tuer,
précède-le.
Les midianites de plusieurs bords se font
un peu - très peu - entendre, et je suis persuadé que quand leur message
deviendra autre, il y aura une majorité en Israël pour les écouter. Mais il
faut savoir que cela prendra du temps, et il faut aussi surtout savoir que même
si un individu a toujours la potentialité de devenir ton ami, tant que ce qu'il
dit est qu'il est ton ennemi, alors il doit être considéré comme tel.
Il est probablement important d'avoir en soi
les réserves de moralité qui nous permettront de dialoguer un jour avec notre
ennemi, mais pour ce qui est de l'aimer, probablement rien ne doit nous
exhorter à cela. Il n'y a pas de commandement "tu aimeras ton ennemi comme
toi-même".
Et je dois dire, avant de conclure, un mot
sur les cent victimes palestiniennes d'hier.
Il est sûr qu'une bonne trentaine est
directement lié à l'incident au cours duquel un semi tank a été touché et sept
soldats sont morts d'un coup. En pareil cas, les "forces" se replient
pour ramener les morts et les blessés, et les tirs destinés à protéger et
assurer ce repli deviennent des tirs tous azimuths. C'est inévitable même si
très regrettable.
Il est très triste qu'une autre partie de
ces morts soit le résultat d'une politique : celle du hamas d'ordonner aux
habitants de demeurer en place alors que l'armée israélienne les a prévenus
qu'il devient dégager. Malheureusement, les madianites comme nos pires ennemis
même si tu viens dire « mais je les ai prévenus !», en fin de compte,
c'est celui qui a appuyé sur la gâchette qui reste avec le mort sur la
conscience.
C'est ce que disait Golda Meïr : le
plus gros compte que nous aurons avec nos ennemis, c'est qu'ils nous poussent à
les haïr.
Mais tant que telle est la situation, il
faut manier les armes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire